Le principal responsable des forces aériennes du Canada affirme que les pilotes pourraient devoir s'entraîner sur le F-35 en Floride pendant près d'une décennie et que l'armée devra trouver le moyen de mettre sur pied un programme similaire au pays.

Les commentaires du lieutenant-général André Deschamps ne correspondent pas aux déclarations assurées que Julian Fantino, le ministre associé de la Défense nationale, avait faites aux Communes lorsqu'il a été révélé, le mois dernier, que la formation sur les avions furtifs aurait lieu aux États-Unis.

«À un certain moment, nous aimerions rapatrier l'entraînement au Canada dans quelque forme qui serait utile pour nous», a déclaré le chef de l'armée de l'air lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne.

Le lieutenant-général Deschamps a cependant précisé qu'il y avait beaucoup de travail à faire avant de faire de désir une réalité, incluant une évaluation de la façon dont les États-Unis et ses alliés trouveront un équilibre entre le temps passé dans les airs et celui en simulateur pour apprendre à maîtriser ce nouveau chasseur multifonctionnel.

L'objectif serait de poursuivre l'entraînement des pilotes à Cold Lake. Les questions d'infrastructures et de coûts pourraient occuper les esprits alors que l'armée s'initie aux nouveaux appareils.

Le lieutenant-général Deschamps ne donne aucune garantie que la formation sur les chasseurs furtifs aura lieu au Canada, bien qu'il dise que l'armée de l'air aimerait développer un programme.

Selon lui, la décision de tenir le programme d'entraînement avancé à Cold Lake, en Alberta, dépend du coût que cela représentera pour le budget de l'armée de l'air.

Les pilotes canadiens apprennent déjà à voler sur des chasseurs à Cold Lake, une base située à 300 kilomètres au nord-est d'Edmonton depuis des générations, et la ville de 13 000 habitants dépend de l'armée.

Le manufacturier du F-35, la société américaine Lockheed Martin, a investi des millions de dollars dans un centre de formation de haut calibre à la base aérienne d'Eglin, en Floride, où tous les alliés sont censés s'entraîner.

Le gouvernement canadien a insisté sur le fait que l'entraînement à long terme sera effectué au pays.

Des documents internes de l'Armée de l'air contredisent les promesses du ministre en affirmant qu'«il n'y a aucun potentiel de formation des pilotes au Canada», et suggèrent qu'un plan de «mise en commun» des ressources d'entraînement avec les partenaires internationaux sera sans doute la solution la plus abordable.

Un porte-parole du ministre a indiqué que le coût d'achat des simulateurs de vol serait compris dans le prix estimé de 9 milliards $.

Chris McCluskey s'est cependant fait demander si le gouvernement garantirait le financement d'améliorer et d'entretenir le centre de formation existant pour permettre l'entraînement sur les F-35. Il a seulement voulu dire que «l'Armée de l'air continuerait d'examiner le moment opportun pour rappatrier la formation des pilotes au Canada».