Alors que le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, continue d'être malmené aux Communes pour avoir utilisé un hélicoptère de sauvetage en 2010, le gouvernement a modifié sa défense du ministre.

Encore jeudi, M. MacKay prétendait avoir participé à un exercice militaire légitime lorsqu'un hélicoptère l'a hissé pour le sortir d'un camp de pêche, à Terre-Neuve en juillet 2010.

Or, des courriels échangés entre militaires, et rendus publics en vertu de la loi d'accès à l'information, révèlent que l'exercice était «un prétexte». Un colonel a même déconseillé d'envoyer un hélicoptère de sauvetage pour le ministre parce que ce serait mal vu, si ça se savait, estimait-il. L'avenir lui aura donné raison.

Vendredi, le ministre MacKay n'était pas aux Communes. Et en son absence, ses défenseurs ne parlaient plus d'exercice, mais plutôt de son droit d'utiliser les appareils du gouvernement.

«L'aéronef du gouvernement n'a servi que lorsqu'il a été rappelé au travail pour les affaires du gouvernement,» répondait Peter Van Loan aux attaques des libéraux et néo-démocrates.

À Burlington, en conférence de presse, le premier ministre reprenait la même défense. «Le ministre a été rappelé au travail alors qu'il était en vacances, a-t-il rappelé. Il a utilisé un appareil du gouvernement pour aller faire le travail du gouvernement. C'est tout à fait approprié.»

D'après le libéral Wayne Easter, le fait que le gouvernement change de défense maintenant révèle bien des choses. «Ça devrait dire au public ce qui se passe vraiment. Ils se sont fait attraper et maintenant ils cherchent le moyen de se sortir de là,» a-t-il accusé lors d'un point de presse, à la sortie des Communes.

Son collègue Massimo Pacetti, lui, s'évertuait à trouver de nouvelles images pour attaquer la promenade en hélicoptère de sauvetage du ministre MacKay. «Le ministre de la Défense nationale s'est «callé» un taxi volant à 32 000$ de l'heure,» a-t-il lancé durant la période des questions. «Un hélicoptère de sauvetage, c'est comme un camion de pompier ou une ambulance. Le ministère de la Défense, ce n'est pas un Toys »R« Us.»

Les libéraux demandent maintenant, tout comme les néo-démocrates le réclamaient déjà jeudi, que le ministre démissionne.