Le chef national de l'Assemblée des Premières Nations affirme qu'il est temps de redéfinir la relation entre les communautés autochtones et le gouvernement fédéral.

Shawn Atleo s'est entretenu avec le premier ministre Stephen Harper, jeudi, alors qu'une crise embarrassante sévit dans la communauté crie d'Attawapiskat, dans le nord de l'Ontario.

MM. Atleo et Harper ont annoncé la tenue d'une rencontre le 24 janvier, à Ottawa, dans ce qui sera un sommet, longuement attendu, entre les leaders des Premières Nations et les autorités fédérales. M. Harper a qualifié cette réunion «d'occasion historique» de discuter des défis et des occasions se présentant aux autochtones.

Les chefs autochtones réclament une rencontre depuis l'été 2010. En décembre dernier, le premier ministre Harper avait accepté l'idée d'une telle réunion, qui se tiendra finalement au début de l'année 2012.

Alors que des résidants de la réserve d'Attawapiskat vivent dans des tentes et des abris non-isolés, dont certains ne sont pas chauffés ou n'ont pas l'eau courante, les députés de l'opposition ont tenté de savoir jeudi ce qui explique le délai jugé trop long pour s'attaquer aux problèmes.

La chef intérimaire du Nouveau Parti démocratique (NPD), Nycole Turmel, a mentionné que des représentants fédéraux s'étaient rendus au moins dix fois à Attawapiskat cette année mais que personne n'avait jugé bon de sonner l'alarme sur les conditions dans lesquelles vivent les habitants de la réserve.

La députée libérale Carolyn Bennett a quant à elle déploré le fait que ces problèmes avaient été évoqués aux Communes il y a un mois, mais que le ministre des Affaires autochtones, John Duncan, soutient qu'il avait eu connaissance de la situation la semaine dernière seulement.

Le gouvernement conservateur a par ailleurs annoncé une forme de mise sous tutelle d'Attawapiskat, et une enquête a été demandée afin de déterminer comment les 90 millions $ destinés à la communauté ont été dépensés au cours des cinq dernières années.

Attawapiskat, comme plusieurs réserves, souffre d'un grave manque de logements. Les familles s'entassent dans les minuscules maisons alignées le long des quelques rues qui forment le village. D'autres ont été évincées de leur résidence et ont été obligées de s'abriter dans des cabanes, des tipis, des tentes ou d'immenses roulottes de chantier fournis par l'entreprise De Beers, qui exploite une mine de diamants à environ 80 km de la communauté.

Ces familles manquent de tous les services essentiels à la vie dans le Nord: eau courante, système de plomberie, isolation suffisante et chauffage adéquat.