Le chef intérimaire du Parti libéral du Canada (PLC) demande aux députés de ne pas se laisser leurrer par la spéculation entourant les batailles à venir dans la course au leadership et estime qu'ils devraient demeurer concentrés sur leurs tâches.

Bob Rae a fait allusion aux récents sondages, qui suggèrent que le parti a réalisé un certain progrès depuis la cuisante défaite aux élections fédérales de mai dernier, reléguant le PLC au rang de troisième parti en importance au Parlement.

Cette remontée est due, selon lui, au fait que les libéraux se sont concentrés sur la reconstruction du PLC et ont abordé les problématiques les plus importantes aux yeux des Canadiens.

M. Rae a ajouté que la reprise d'une «guerre intestine» quant à la course à la direction n'aiderait en rien le parti.

Plusieurs récents sondages laissaient croire à une remontée des libéraux, de l'ordre d'environ dix points depuis mai dernier, plaçant du même coup le PLC au coude-à-coude, ou presque, avec le Nouveau Parti démocratique (NPD). Cette dernière formation avait remporté une victoire historique au scrutin, remplaçant le PLC sur les bancs de l'opposition officielle aux Communes.

M. Rae a aussi été félicité pour son travail de leader intérimaire, en supplantant son homologue du NPD, Nycole Turmel, ce qui avait déclenché des rumeurs quant à une possible tentative de sa part de se lancer dans la course au leadership du PLC.

Le chef intérimaire des libéraux a refusé de commenter sur ce qu'il qualifie de spéculations.

«La réalité, c'est que les choses vont bien, que nous faisons des progrès. Je vais continuer à me concentrer sur ce que je dois faire, et je ne vais pas me laisser distraire par des gens qui donnent dans la spéculation à propos de ce qui pourrait ou non arriver dans un an et demi. Je pense que c'est nettement plus avisé de se concentrer sur ce que nous faisons en ce moment», a-t-il expliqué en entrevue lundi.

La semaine dernière, deux députés libéraux, David McGuinty et Scott Brison, qui ont eux-mêmes des aspirations pour la course à la direction, avaient appelé M. Rae à démissionner de son poste s'il souhaitait lui aussi se lancer dans la mêlée.

M. McGuinty a aussi laissé entendre que son frère, le premier ministre ontarien Dalton McGuinty, pourrait être intéressé par la direction du PLC, bien que ce dernier ait rejeté ces allégations à plusieurs reprises.

Sheila Copps, qui est considérée comme la principale candidate pour la course à la présidence du parti, a soutenu que le nouveau pouvoir exécutif du parti - qui sera élu en janvier -, devrait revoir ses règles et permettre à M. Rae de se présenter à la direction permanente du PLC s'il le souhaite.