Au départ, Peter C. Newman avait en tête d'écrire une biographie du prochain premier ministre du Canada. Ses plans ont changé à l'été 2010, durant la tournée du Canada en autobus de Michael Ignatieff. Voyant le nouveau chef libéral prêcher devant des salles seulement à moitié remplies de partisans à demi convaincus, il lui est apparu évident que son sujet n'était pas la montée, mais l'inverse: la descente de l'intellectuel prodigue. Et parallèlement, celle du Parti libéral du Canada.

Le nouveau livre de l'auteur prolifique des Enregistrements secrets, confessions controversées de Brian Mulroney, retrace donc la trajectoire de ces deux destinées confondues pendant cinq ans - et leur chute fulgurante.

La conclusion de When the Gods Changed - The Death of Liberal Canada: le Parti libéral va probablement mourir et Michael Ignatieff en est en partie responsable. «De placer le fardeau (...) sur ses épaules est trop simpliste pour être vrai», écrit cependant l'ancien chroniqueur de Maclean's.

«Il a peut-être été un agent de destruction, mais il n'en est pas l'auteur.»

En remontant dans le temps pour raconter l'histoire du PLC, Peter C. Newman fait valoir que les germes de cette autodestruction avaient été plantés il y a déjà longtemps et qu'ils pourrissaient l'air depuis plusieurs décennies dans les officines de l'ancien natural governing party.

«Le blâme repose sur un Parti libéral qui a perdu contact avec ses racines, rejeté l'éthique éclairée qui l'a porté au pouvoir et, pendant longtemps, gardé en place», peut-on lire dans l'ouvrage de 291 pages publié cette semaine chez Random House Canada.