La firme de recrutement qui a trouvé l'anglophone unilingue Michael Ferguson pour occuper le poste de vérificateur général a touché plus de 150 000$ pour ses services. Et ironiquement, a constaté La Presse, son contrat précise qu'elle doit fournir des services dans les deux langues officielles.

En vertu d'un contrat approuvé l'an dernier, la société Odgers-Berndtson a décroché le mandat de trouver un nouveau vérificateur général. Ses honoraires s'élèvent à 101 700$. À cette somme se sont ajoutés 51 980$ pour couvrir les frais afférents au mandat, a indiqué le porte-parole du Bureau du vérificateur général, Ghislain Desjardins.

Au total, donc, le recrutement de M. Ferguson a coûté près de 154 000$ aux contribuables.

Détail intéressant: la description de tâche qui accompagne le contrat stipule que l'entreprise doit fournir des services au Bureau du vérificateur général dans les deux langues officielles. Elle devait fournir une courte liste d'au moins trois candidats au gouvernement, organiser les entrevues et vérifier les références.

Plus tôt cette semaine, le sénateur libéral Percy Downe, qui a aussi été le chef de cabinet de Jean Chrétien, a été le premier à remettre en question le recours à une firme de chasseurs de têtes pour recruter M. Ferguson. Autrefois, souligne-t-il, le bureau du Conseil privé organisait lui-même cette recherche.

Informé de la somme accordée à la firme, il l'a qualifiée d'«exorbitante».

Un haut fonctionnaire du Conseil privé a indiqué à un comité sénatorial que plusieurs candidats de haut niveau ont abandonné le processus d'embauche parce qu'ils estimaient trop bas le salaire annuel de 320 000$ du vérificateur général.

«Au lieu de dépenser cet argent pour embaucher une firme de chasseurs de têtes, ils auraient dû bonifier le traitement du vérificateur général afin de recruter les meilleurs candidats», a-t-il indiqué.

Odgers-Berndtson a indiqué ne pas répondre aux questions des médias sur ses mandats.

- Avec la collaboration de William Leclerc