La Chambre des communes a avalisé la nomination de Michael Ferguson comme vérificateur général dans la controverse, jeudi matin, malgré l'opposition du NPD, du Bloc québécois et le boycott du Parti libéral.

Par un vote de 153 députés contre 94, le Parlement a ratifié le choix de M. Ferguson, cet unilingue anglophone désigné par le premier ministre Stephen Harper pour succéder à Sheila Fraser.

Le chef libéral Bob Rae avait écrit au premier ministre en matinée, lui demandant de reprendre le processus de recrutement à zéro. N'obtenant pas satisfaction, son parti a boycotté le vote en guise de protestation.

« Cette question des langues officielles est primordiale pour notre parti, a-t-il déclaré. Pour nous, c'est une question de notre identité comme Canadiens et de nos droits comme Canadiens. Et franchement, nous refusons d'accepter (la nomination de M. Ferguson). »

Le PLC promet de continuer la bataille contre le choix de M. Ferguson. Il dit avoir consulté trois avocats sur la question, et songe à s'adresser aux tribunaux pour faire casser la nomination.

« Avec l'attitude du Parti réformiste, qui est maintenant au pouvoir, nous voyons qu'ils ne prennent pas sérieusement l'importance de cette question », a affirmé M. Rae.

Le néo-démocrate Yvon Godin, député de l'Acadie-Bathurst, estime que Michael Ferguson devrait songer à renoncer au poste.

« Ce n'est pas légitime qu'il soit là, parce que la personne, on doit travailler avec, a-t-il affirmé. C'est le chien de garde de la Chambre des communes et des Canadiens. »

Le ministre des Anciens combattants, Steven Blaney, estime que le NPD joue double-jeu en votant contre la nomination de M. Ferguson. Après tout, souligne-t-il, certains candidats néo-démocrates ont été élus en toute légitimité au Québec même s'ils étaient unilingues anglophones.

« (C'est) une personne qui a une grande probité, qui a démontré un grand professionnalisme, qui s'est exprimé en français lorsqu'il a comparu devant un comité parlementaire, et qui s'est engagé à maîtriser la langue française », a-t-il affirmé.

Plus de détails dans La Presse demain.