Tony Clement devra répondre, pour la première fois mercredi, aux questions de l'Opposition portant sur les dépenses de 50 millions $ réalisées sur le territoire de sa circonscription dans le cadre du Sommet du G8.

Le président du Conseil du trésor comparaîtra devant un comité parlementaire des Communes.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a confirmé durant la période de question mardi que lui et son collègue témoigneront devant le Comité des comptes publics.

M. Clement a géré la distribution des dizaines de millions de dollars du fonds patrimonial du G8 à travers sa circonscription de Parry Sound-Muskoka, alors qu'il était ministre de l'Industrie. Plusieurs de ces projets étaient situés très loin du lieu de rencontre des chefs de gouvernement du G8, à Huntsville.

John Baird a encaissé toutes les questions sur ce sujet aux Communes, plaidant qu'il avait approuvé ces dépenses en tant que ministre de l'Infrastructure.

Le bureau du vérificateur général a publié un rapport le mois dernier concluant que le gouvernement Harper avait clairement violé les règles gouvernementales en mettant sur pied ce fonds de 50 millions $.

Le vérificateur général par intérim, John Wiersema, a indiqué que toute étude supplémentaire de ce fonds serait toutefois inutile parce qu'il ne reste plus de documents à retracer.

Son bureau a conclu que le gouvernement conservateur avait maintenu le Parlement dans l'ignorance en détournant 50 millions $ destinés à un fonds d'infrastructure frontalière pour le diriger vers le fonds patrimonial du G8.

Le même rapport explique qu'aucune documentation n'a pu être fournie pour expliquer comment les 32 projets d'embelissement financés ont été sélectionnés. Plusieurs d'entre eux se situaient à des centaines de kilomètres du site du sommet.

Le vérificateur général concluait aussi que les fonctionnaires avaient été écartés du processus de sélection et que M. Baird avait approuvé les projets sur la seule base des recommandations de Tony Clement.

Le Nouveau Parti démocratique a depuis déterré des documents municipaux qui montrent que Tony Clement a dirigé les demandes de financement vers son bureau de circonscription plutôt que son bureau de ministre.

Les documents montrent aussi que le ministre Clement a utilisé son compte courriel personnel pour discuter de l'administration de ces fonds avec les autorités municipales.

Les députés de l'Opposition croient qu'il a agi ainsi pour éviter de créer des documents incriminants qui auraient pu se retrouver entre les mains du vérificateur général ou obtenus grâce aux lois sur l'accès à l'information.