Le Canada dénonce la condamnation «partisane» de l'ancienne première ministre de l'Ukraine Ioulia Timochenko à sept ans de prison et invite le président Viktor Ianoukovitch à corriger le tir, sans quoi les relations entre les deux pays pourraient en souffrir.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a envoyé une lettre de protestation au président ukrainien dans laquelle il soutient que l'issue du procès de Mme Timochenko a été faussée par des intérêts politiques biaisés et que la primauté du droit en Ukraine sort affaiblie dans la foulée de cette cause importante.

«Je tiens à vous exprimer les sérieuses préoccupations du Canada au sujet des intérêts partisans dans le procès qui met en cause l'ancienne première ministre Ioulia Timochenko», affirme le ministre Baird dans sa lettre que La Presse a obtenue hier soir. «Je ne peux pas minimiser l'impact négatif que ce procès vicié peut avoir sur les relations entre l'Ukraine et d'autres pays comme le Canada et le développement démocratique à long terme de votre pays. Le Canada vous implore, en tant que président de l'Ukraine, de vous assurer que tout procès en Ukraine se déroule sans ingérence politique et de tout mettre en oeuvre pour renforcer l'indépendance du système judiciaire», ajoute M. Baird.

Un tribunal de Kiev a condamné mardi Mme Timochenko à sept ans de prison pour abus de pouvoir lors de la négociation d'un accord gazier en 2009, lorsqu'elle dirigeait le gouvernement. Cette décision a été condamnée par plusieurs pays et a jeté un froid sur les relations entre l'Ukraine et la communauté internationale.