La condamnation de l'ex-Première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko à sept ans de prison pour abus de pouvoir pourrait avoir de «graves conséquences» sur les relations bilatérales entre le Canada et l'Ukraine, a prévenu mardi Ottawa.

«Le Canada est préoccupé par la façon dont les autorités ukrainiennes ont procédé pour ce qui est de l'arrestation, du procès et de la condamnation de Mme Ioulia Timochenko», a réagi le chef de la diplomatie canadienne John Baird dans un communiqué.

«Le parti pris politique apparent et le caractère arbitraire des poursuites dans cette cause, et dans d'autres affaires, font obstacle au développement de la démocratie en Ukraine», a ajouté M. Baird, estimant que procès de Mme. Timochenko était «loin de respecter les normes internationales».

Egérie de la Révolution orange en 2004 et principale opposante au président ukrainien Viktor Ianoukovitch, Mme Timochenko a été condamnée pour avoir signé en 2009, alors qu'elle était Premier ministre et sans l'autorisation de son gouvernement, des contrats gaziers avec la Russie qui ont été jugés désavantageux pour l'Ukraine.

Ces contrats avaient mis fin à un grave conflit russo-ukrainien qui perturbait l'approvisionnement en gaz de l'Europe. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, s'est dit étonné mardi par cette condamnation.

Le Canada a exhorté les autorités de Kiev à respecter les normes démocratiques, mais mis en garde son partenaire sur d'éventuelles mesures de rétorsion à la suite de cette condamnation. «Les faits qui se sont déroulés aujourd'hui (mardi) peuvent avoir de graves conséquences sur nos relations bilatérales», a prévenu M. Baird sans préciser davantage sa pensée.

Une importante diaspora ukrainienne est établie dans les Prairies canadiennes.