Malgré les coups durs qui s'accumulent depuis quelques jours, Thomas Mulcair semble toujours disposé à se lancer dans la course à la direction du NPD dès la semaine prochaine.

«J'ai eu l'occasion de dire qu'avant de plonger, il faut s'assurer qu'il y a assez d'eau dans la piscine; je suis heureux de vous rapporter que ça se remplit bien, que les choses vont bien et qu'effectivement, vous aurez de mes nouvelles quant à ma décision d'ici à la fin de la semaine prochaine», a déclaré le député d'Outremont en point de presse, hier à Ottawa.

Pourtant, cette semaine, le principal rival de M. Mulcair, Brian Topp, a recueilli deux appuis importants au sein de l'aile québécoise du Nouveau Parti démocratique. L'organisateur Raymond Guardia, que Thomas Mulcair a lui-même décrit comme un ami, s'est rangé du côté de l'ancien président du parti. Cette annonce a suivi celle faite quelques jours plus tôt par le jeune député québécois Alexandre Boulerice qui appuie Brian Topp également.

«S'il y a une personne, outre M. Layton et moi, qui peut se réclamer d'être un architecte de la vague orange, c'est bien Raymond Guardia», a réagi M. Mulcair, ajoutant qu'il aurait préféré que son ami se range à ses côtés.

Il en a profité pour décocher une flèche à son adversaire: «J'ai tout le respect possible pour M. Topp. Mais je peux vous faire un simple constat: on ne l'a pas vu au Québec au cours des cinq dernières années.»

«Résultats concrets» pour le Québec

Le député d'Outremont a annoncé hier, en compagnie de son collègue Robert Aubin, le dépôt d'un projet de loi d'initiative parlementaire visant à imposer la loi 101 aux entreprises sous juridiction fédérale au Québec. Concrètement, cela signifierait que les employés au sein des banques, par exemple, pourraient revendiquer le droit de recevoir leurs communications en français.

La mesure avait été promise par le NPD durant la dernière campagne. «La reconnaissance de la nation québécoise doit être plus que symbolique, a déclaré M. Mulcair. Il faut commencer à mettre du contenu réel. Et ce projet de loi est une autre étape dans cette direction.»

Selon lui, cependant, il est encore trop tôt pour se lancer dans les débats constitutionnels. «Oui, à terme, on pourrait songer à faire ça, a-t-il dit. Mais vu le résultat [des dernières tentatives], on préfère être pratiques, obtenir des résultats concrets et donner un contenu réel à la reconnaissance jusqu'à maintenant plutôt théorique de la nation québécoise.»