Les gouvernements européens trop endettés doivent faire preuve de leadership politique et s'attaquer au problème sans tarder, a exhorté le premier ministre britannique David Cameron hier, lors d'un discours prononcé à la Chambre des communes à Ottawa.

Au terme d'une journée difficile sur les marchés boursiers où les indices ont continué à chuter, David Cameron a fait écho aux appels lancés plus tôt tant par le gouvernement canadien ainsi que par ceux d'autres pays du G20, dans une lettre publique envoyée au président français Nicolas Sarkozy, hôte du prochain sommet, qui se tiendra dans quelques semaines.

«Ce n'est pas de plus d'institutions, c'est de volonté politique dont nous avons besoin - et des opportunités comme celles du G20 pour développer un consensus politique», a déclaré le premier ministre Cameron. «Je l'ai dit et je le répète: c'est une crise d'endettement.»

De son côté, Stephen Harper n'a pas mâché ses mots pour décrire le contexte actuel, évoquant le risque du retour d'une récession globale si rien n'est fait. «Nous encourageons nos amis européens de bien comprendre cette situation: les marchés sont dans une situation très dangereuse et on doit agir», a-t-il lancé.

«Plus vous attendez, pires sont les solutions», a ajouté M. Harper.

L'avion de David Cameron a atterri à Ottawa vers 16h30, où il ne devait rester que pour la soirée. Il arrivait de New York, où le premier ministre a prononcé un discours à l'ONU et rencontré le président américain Barack Obama.

Les sujets à l'ordre du jour d'une rencontre bilatérale entre MM. Harper et Cameron incluaient l'économie et la mission de l'OTAN en Libye, entre autres. Ils ont conclu leur rencontre en rendant publique une déclaration conjointe qui réitère leur volonté de travailler de concert dans ces deux dossiers.

Lors de son discours à la Chambre des communes, le premier ministre Cameron a multiplié les compliments au Canada, saluant entre autres sa décision controversée de redonner l'appellation «royale» à sa marine et à son aviation militaires.

Le dernier discours d'un premier ministre britannique à la Chambre des communes canadienne remontait à Tony Blair, en 2001.