Le premier ministre britannique David Cameron a endossé l'attitude de son homologue canadien Stephen Harper en insistant sur le danger d'une seconde récession si les dirigeants européens n'appliquent pas les correctifs qui s'imposent face à leurs dettes.

Arrivé jeudi au Canada après un passage aux Nations unies, le premier ministre britannique - un conservateur - s'est adressé à la Chambre des communes en citant le Canada comme un exemple en termes de mesures économiques. Harper a semblé satisfait de voir ainsi légitimer sa façon conservatrice de gérer.

M. Cameron a toutefois insisté sur le fait que le reste du monde ne vit pas une récession traditionnelle et cyclique, mais bien une sérieuse crise de la dette que les leviers économiques habituels ne seront pas suffisants.

Le politicien a insisté sur le fait que les pays devaient travailler ensemble pour trouver une solution mondiale à cette crise.

Avant le discours de David Cameron, le premier ministre Harper s'était adressé à la Chambre en affirmant que le prochain défi des pays du G-20 serait de neutraliser les conséquences dévastatrices d'une autre récession mondiale.

Il a félicité le chef du Royaume-Uni pour avoir sabré dans les services publics afin de relever la situation du pays, en grande difficulté comme plusieurs pays européens.

De son côté, Stephen Harper est revenu à la charge en présentant des solutions radicales pour faire face à la crise de la dette.

«Sans des politiques appropriées de la part des pays clés, sans une résistance au protectionnisme de façon à favoriser les échanges, sans une consolidation de la fiscalité, sans un engagement des gouvernements à réduire les déficits et le niveau d'endettement, nous ne pourrons pas éviter une autre récession.»

Les deux chefs ont également discuté de la situation en Libye, mais le premier ministre canadien a indiqué que l'essentiel de leurs discussions avait porté sur la situation économique, sa principale préoccupation.

Le porte-parole de l'opposition officielle du Canada pour les affaires étrangères, Paul Dewar, a déclaré pour sa part que Stephen Harper utilisait la visite du premier ministre britannique pour justifier toutes ses compressions dans la fonction publique.

Il s'agissait de la première visite bilatérale au Canada du premier ministre britannique. Il avait assisté en juin 2010 au sommet du G-20 à Toronto, peu de temps après avoir été élu à la tête d'un gouvernement de coalition.

Tony Blair avait été le dernier premier ministre britannique à effectuer une visite bilatérale au Canada, en 2001.