Promettre l'annulation d'un contrat signé sous le gouvernement précédent, comme l'ont fait les néo-démocrates samedi, est un classique en période de campagne électorale, mais l'expérience prouve parfois qu'une telle promesse est gage de problèmes.

En faisant la promotion de sa plateforme «Buy Ontario», la chef du Nouveau parti démocratique (NPD) en Ontario, Andrea Horwath, a promis d'annuler l'entente de 120 millions $ conclue avec une entreprise québécoise - CAD Railway Industries - pour des travaux de remise à neuf de locomotives d'une compagnie de transport en commun de l'Ontario, GO Transit.

Mme Horwath a fait cette promesse visant à préserver des emplois en Ontario sans toutefois savoir ce qu'il en coûterait d'annuler un tel contrat, si son parti est porté au pouvoir le 6 octobre.

Lors d'un point de presse tenu devant une usine de production de North Bay, la leader néo-démocrate a soutenu que son parti s'était engagé à mettre la hache dans cette entente à partir du moment même où le gouvernement sortant de Dalton McGuinty l'avait conclue.

Elle a réaffirmé vouloir s'assurer que les travailleurs ontariens décrochent ces emplois. Mme Horwath a aussi lancé que selon ses informations, le contrat n'avait pas été finalisé et que c'est «à partir de cette information» que son parti agissait.

Par ailleurs, la fin d'une autre entente conclue par les libéraux de Dalton McGuinty a été prédite depuis le début de la campagne électorale provinciale.

Le chef du Parti progressiste-conservateur, Tim Hudak, a promis d'annuler l'accord de 7 milliards $ conclu avec le géant coréen Samsung.

Bien que les libéraux aient dénoncé les critiques de leurs opposants à l'égard de ces accords, ils ont déjà eu recours à cette médecine par le passé.

En 2003, lors de la campagne électorale qui l'avait porté au pouvoir, M. McGuinty avait promis d'enrayer les péages sur l'autoroute 407 et de suspendre le développement dans une zone située au nord de Toronto.

Il aura fallu peu de temps au premier ministre McGuinty pour se rendre compte que les ententes comportaient une série de dispositions contraignantes.

Il avait été forcé d'admettre qu'il avait les mains liées quant à la promesse de développement, et son gouvernement a dû se débattre avec des batailles juridiques coûteuses l'opposant aux opérateurs de l'autoroute.