L'épineux conflit israélo-palestinien menace de reléguer au second plan les résultats espérés du voyage du premier ministre Stephen Harper au siège des Nations unies, la semaine prochaine.

M. Harper se rendra à New York pour participer à des rencontres sur l'avenir de la Libye, mais aussi sur la santé des enfants et des mères.

Vendredi, le premier ministre a été entraîné dans les discussions diplomatiques entourant la demande par l'Autorité palestinienne d'être reconnue comme un État membre aux Nations unies.

«Nous considérons que cette action unilatérale de la part de l'Autorité palestinienne n'est pas utile», a affirmé M. Harper alors qu'il était de passage à Saskatoon, en Saskatchewan.

«Aucune action unilatérale de ce genre n'est utile en vue d'établir une paix durable au Moyen-Orient. Le Canada considère ce geste très regrettable et nous allons nous y opposer aux Nations unies», a soutenu le premier ministre.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, qui accompagnera Stephen Harper à New York, a déjà exprimé son opposition au plan palestinien.

Pour résoudre le conflit, le Canada est en faveur d'une solution à deux États, mais seulement à la suite d'une entente négociée entre les Palestiniens et les Israéliens.

Le premier ministre ne devrait pas prendre la parole lors de l'Assemblée générale et reléguera la tâche à M. Baird la semaine suivante.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a affirmé vendredi qu'il demandera au Conseil de sécurité des Nations unies d'endosser sa demande d'adhésion.

M. Abbas a soutenu qu'il n'avait pas l'intention d'isoler Israël. Mais son plan ouvre la porte à un bras de fer diplomatique alors que les États-Unis ont déjà laissé savoir qu'ils s'opposeraient à cette mesure.

Israël a déjà organisé une offensive contre la demande palestinienne et se tournera entre autres vers le gouvernement Harper -l'un de ses fidèles alliés à l'international- pour mettre un terme aux aspirations de la Palestine.

L'affrontement diplomatique menace donc d'enterrer des développements internationaux plus positifs que M. Harper souhaitait mettre de l'avant.

L'Assemblée générale a voté vendredi en faveur de l'attribution du siège de la Libye au Conseil national de transition (CNT), formé par les insurgés.

Des représentants du gouvernement ont par ailleurs indiqué que M. Harper rencontrera la semaine prochaine d'autres chefs d'État et de gouvernement au cours d'une réunion du groupe des «amis de la Libye».

Cette rencontre lui permettra de s'entretenir avec le premier ministre britannique David Cameron et le président français Nicolas Sarkozy, qui se sont tous deux rendus en Libye jeudi. Ils étaient les premiers dirigeants occidentaux à se rendre sur place depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi.

M. Harper coprésidera aussi une réunion de la Commission de l'information et de la redevabilité pour la santé de la femme et de l'enfant, une commission de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce projet d'appui aux pays émergents constitue l'héritage de la rencontre du G8 de Muskoka, en Ontario, l'été dernier.

Le premier ministre ne devrait pas s'adresser à l'assemblée générale des membres des Nations unies, laissant plutôt cette tâche à son ministre des Affaires étrangères, John Baird, la semaine suivante.