Thomas Mulcair n'a toujours pas confirmé officiellement qu'il se portera candidat à la direction du NPD, mais sa campagne semble bel et bien commencée.

Jeudi à Québec, où le caucus néo-démocrate était réuni pour trois jours, les députés se sont succédé au micro pour annoncer leur appui à M. Mulcair, certains de leur propre gré, d'autres en service commandé.

«On est devant un gouvernement qui est en train de détruire la notion même de gouvernement responsable. Il va nous falloir un parlementaire particulièrement solide», a dit François Lapointe, député de Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup. Il estime que M. Mulcair est le seul à avoir l'expérience parlementaire nécessaire pour s'opposer au gouvernement conservateur de Stephen Harper et permettre au NPD de remporter les prochaines élections, dans quatre ans.

Jamie Nicholls, député de Vaudreuil-Soulanges, a pour sa part annoncé son appui à M. Mulcair dans une courte déclaration aux médias. «C'est quelqu'un qui a beaucoup aidé et soutenu le caucus du Québec», a-t-il dit.

Marie-Claude Morin (Saint-Hyacinthe-Bagot), a quant à elle annoncé ses couleurs en après-midi, alors que Claude Patry (Jonquière-Alma) avait fait part de ses intentions d'appuyer M. Mulcair à un journal de sa circonscription, il y a deux semaines.

Le député de Trois-Rivières, Robert Aubin, a de son côté laissé entendre qu'il serait difficile pour lui de ne pas appuyer M. Mulcair, à qui il doit son «entrée en politique».

Le chef adjoint du NPD, qui était jusqu'au 2 mai le seul député du NPD au Québec, a voulu, jeudi, faire taire les critiques qui voient en lui un candidat «québécois», déconnecté du reste du Canada. «J'ai eu l'occasion de travailler pendant deux ans au Manitoba. C'était le moment où les réformistes étaient en train de se préparer. C'est cette compréhension de l'ensemble du Canada qui va me permettre de former une équipe», a lancé M. Mulcair.

Le seul candidat officiel est le président du parti, Brian Topp, qui a l'appui de la députée de Gatineau, Françoise Boivin, et de l'ancien chef Ed Broadbent.

Jeudi, le site du magazine L'actualité a rapporté que le député d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Romeo Saganash, s'apprête à se ranger derrière M. Topp. M. Saganash, qui refuse de répondre aux questions des journalistes depuis trois jours, a convoqué les médias aujourd'hui à Val-d'Or.

D'autres candidats pourraient se déclarer dans les prochaines semaines. Niki Ashton, députée de Churchill, au Manitoba, a notamment déclaré aux médias qu'elle songeait à se lancer dans la course.

Âgée de 29 ans, Mme Ashton s'ajoute donc à la longue liste de candidats potentiels, dont Nathan Cullen, Peggy Nash, Paul Dewar, Megan Leslie et Peter Julian, qui se disent tous toujours en réflexion.

Turmel se prépare

En fin de matinée, la chef intérimaire Nycole Turmel a souligné, dans son premier discours important depuis sa nomination, que même si le NPD ne choisira un nouveau chef que dans six mois, ses députés sont bien déterminés à mener la bataille contre les conservateurs de Stephen Harper. «Le travail acharné n'attendra pas six mois, a lancé Mme Turmel. Il commence maintenant.»

Critiquant le bilan économique du gouvernement fédéral, elle a notamment déploré le manque d'investissements dans les infrastructures routières. «À Montréal et sur la Rive-Sud, des milliers de gens doivent chaque jour littéralement faire leur prière avant de se rendre au travail par l'un des ponts les plus fréquentés du Canada», a-t-elle illustré.

Les travaux parlementaires reprennent lundi à Ottawa.