Alors que néo-démocrates et libéraux tentent depuis deux jours de mettre fin aux rumeurs faisant état de discussions sur une possible fusion, voilà qu'un député du Nouveau Parti démocratique (NPD) est venu raviver le débat et du même coup offrir un échappatoire au Parti libéral.

Le Manitobain Pat Martin a réclamé la tenue d'un débat sur cette possibilité d'alliance entre les deux partis fédéraux, mardi, en prévenant qu'il se lancerait dans la course au leadership du NPD si aucun candidat ne propose de tenir les mêmes discussions. Car à son avis, c'est nécessaire et «inévitable de toute façon».

Voilà qui a donné une porte de sortie aux libéraux, qui rejettent maintenant la question dans le camp adverse, arguant que seuls les néo-démocrates discutent d'une fusion dans leurs rangs.

Deux jours plus tôt, deux de leurs propres députés avaient pourtant avoué estimer qu'il fallait «réfléchir à la situation des forces progressistes au Québec, puis a Canada».

Or, mercredi le ton avait changé à l'entrée de la réunion du caucus libéral, qui se réunit à Ottawa depuis quatre jours.

Denis Coderre et Justin Trudeau ont soutenu qu'ils ne faisaient que répondre aux questions qui leurs avaient été posées par des journalistes, deux jours plus tôt, et qu'il n'était nullement question de fusion ou d'association quelconque dans un avenir rapproché.

Lundi, tous deux avaient cependant plaidé qu'il fallait tenir un débat - M. Trudeau se disant ouvert à être convaincu - même s'ils n'envisageaient pas une union dans l'immédiat.

Mercredi matin, M. Trudeau a rectifié que les valeurs du Parti libéral du Canada (PLC) et celles du NPD n'étaient pas identiques. D'autant plus que rien n'assure qu'une nouvelle entité formée des deux partis fédéraux obtiendrait davantage de votes, a-t-il souligné, en insistant que les libéraux comptent autant des gens de gauche que d'autres plus à droite.

M. Martin a plaidé, mardi, que le NPD pourrait remporter les prochaines élections - qui devraient se tenir dans quatre ans - et que les néo-démocrates pourraient «gagner gros» en étant associés aux libéraux.