La libération sous caution d'un fugitif violent qui figurait sur une liste de personnes recherchées pousse le ministre fédéral de la Sécurité publique à envisager une modification législative.

La semaine dernière, au terme d'une comparution devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR), le Salvadorien Walter Ernesto Guzman a été libéré en échange d'un cautionnement en espèces de 3000 $.

Guzman, qui se trouvait illégalement au Canada après avoir été condamné pour trafic de drogue, voies de fait et autres crimes graves, s'était rendu à la police de Montréal, le 19 août.

De l'avis de Vic Toews, la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés donne trop souvent lieu à des libérations de personnes devant être déportées, ce qui, selon le ministre, place sur le gouvernement le fardeau de prouver que ces détenus représentent un danger pour la population ou qu'ils risquent de s'enfuir.

Interrogé concernant la libération de Guzman, le ministre Toews a estimé que son ministère allait devoir examiner cette loi pour déterminer si ce type de présomption était appropriée pour des personnes condamnées par la justice pour grande criminalité, qui risquent la déportation et qui sont parvenues à éviter leur arrestation durant plusieurs années dans certains cas.

Le ministre s'est en outre montré critique au sujet de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, dont trop de décisions sont, selon lui, annulées par des tribunaux.

M. Toews a soutenu que la Cour fédérale avait annulé plusieurs décisions de la CISR sur cette question.

Guzman figurait parmi les trois suspects au long casier judiciaire qui ont été arrêtés dans les 24 heures ayant suivi la publication, sur le site Web de l'Agence des services frontaliers du Canada, d'une liste de 32 dangereux criminels étrangers.

Cette liste, qui comporte des photographies, a été utilisée pour créer une page Web intitulée «Personnes recherchées par l'ASFC».

Toutes les personnes figurant sur cette liste sont visées par un mandat de renvoi, et plusieurs d'entre elles n'ont pu être retrouvées au terme de leur peine d'emprisonnement.

Presque tous ces individus ont commis plusieurs crimes, et l'offense la plus courante est voies de fait. Ces 32 personnes proviennent de partout dans le monde, notamment de la Chine, de l'Europe, de l'Amérique latine et de l'Afrique.

L'année dernière, le Canada a déporte plus de 15 000 personnes, dont 1800 d'entre elles avaient été associées à des crimes où impliquées dans des crimes.