Dimitri Soudas a tenu mardi sa dernière séance d'information à titre de directeur des communications du premier ministre Stephen Harper.

Âgé de 32 ans, M. Soudas quitte le monde de la politique pour aller travailler dans le secteur privé et pouvoir consacrer davantage de temps à sa famille. Il aura été l'un des adjoints et des conseillers de Stephen Harper durant neuf ans.

Au cours des dernières années, M. Soudas a occupé les fonctions de directeur des communications du premier ministre, un poste où il a eu plusieurs différends avec les médias concernant l'accès à l'information et le contrôle de l'information.

Il a joué un rôle clé dans un effort de longue haleine visant à forcer les journalistes à inscrire leur nom sur une liste des personnes qui peuvent poser des questions à Stephen Harper durant les conférences de presse. Par la suite, M. Soudas choisissait dans cette liste les journalistes qui pouvaient poser leur question.

Mardi, lors de sa dernière séance d'information avec les membres de la Tribune de la presse parlementaire, M. Soudas a affirmé qu'il regretterait un emploi qui lui injectait continuellement une dose d'adrénaline.

Dimitri Soudas a commencé sa carrière en politique municipale dans sa ville d'origine, Montréal. En 2002, il s'est établi à Ottawa pour y retrouver M. Harper, qui était alors le chef de l'Alliance canadienne, formation politique défunte qui siégeait alors dans l'opposition.

M. Soudas, qui était rarement vu en public, est ensuite devenu un très proche collaborateur de M. Harper. Lorsqu'il était filmé par des caméras, il était l'homme aux cheveux foncés et aux lunettes à monture d'écaille habituellement placé un peu en retrait.

Dimitri Soudas était d'une loyauté inébranlable envers son premier ministre. Dans son message d'adieu, il a affirmé que Stephen Harper était le meilleur premier ministre que le Canada avait jamais eu. D'aucuns le voyaient comme un homme prêt à passer sur le corps de quiconque pour défendre son patron.

M. Soudas semblait utiliser son BlackBerry sans cesse, ayant l'habitude de bombarder les journalistes de citations, de conseils, de critiques et de plaintes à tout moment de la journée.

Au cours de sa dernière séance d'information, il a expliqué qu'il lui incombait, après tout, de signaler toute «erreur» qui s'était glissée dans des informations diffusées sur Internet, à la télévision, sur les fils de presse, dans la presse écrite et même sur Twitter.

En tant que principal conseiller de Stephen Harper pour les questions touchant le Québec, M. Soudas contrariait parfois des ministres, qui se méfiaient de son accès sans entraves au premier ministre.

Certains conservateurs étaient prêts à faire de Dimitri Soudas le bouc émissaire pour les échecs récents de leur parti au Québec. Stephen Harper, cependant, a fait preuve de la même loyauté envers son adjoint.

M. Soudas avait déjà annoncé son départ lors d'une réunion du caucus conservateur en juin.

Alors qu'il terminait sa dernière semaine en tant que directeur des communications de Stephen Harper, il a expliqué à des journalistes qu'il voulait passer plus de temps avec sa femme et ses trois enfants. «Je passe plus de temps avec vous qu'avec ma famille et mes enfants», a-t-il fait valoir.

«Je pourrai amener ma fille Georgia à l'école pour sa première journée. Il s'agit d'une autre «première fois» que j'aurais assurément manquée.»