Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, affirme que l'économie du Canada demeure stable et en croissance malgré la volatilité des marchés mondiaux, mais admet que l'incertitude qui persiste pose des risques évidents pour le pays.

Cependant, le ministre a déclaré mercredi qu'il va garder le cap sur son plan de retour à l'équilibre budgétaire d'ici 2014-15, notamment en dégageant quatre milliards de dollars d'économies annuelles dans les dépenses publiques.

«Dans une période d'incertitude pour l'économie mondiale, l'une des contributions stratégiques que le gouvernement peut faire pour soutenir la confiance et la croissance au Canada est de maintenir notre solide situation financière et fiscale», a-t-il plaidé. «On va garder le cap. On va s'en tenir à notre plan.»

M. Flaherty a déclaré aux journalistes mercredi à Wakefield, avant sa retraite annuelle estivale avec des économistes et des universitaires, que les difficultés aux États-Unis et en Europe n'ont pas empêché l'économie canadienne de s'en tirer relativement bien et d'enregistrer sept trimestres consécutifs de croissance.

Le ministre ne veut pas sous-estimer les risques, mais croit que le Canada est en bonne posture pour faire face aux défis économiques mondiaux.

Les commentaires de M. Flaherty surviennent après plusieurs jours de volatilité sur les marchés financiers, qui ont fait chuter dramatiquement la bourse de Toronto, notamment.

La Réserve fédérale américaine a déclaré mardi qu'elle maintiendrait probablement ses taux d'intérêts à de faibles taux record pour les deux prochaines années, alors qu'elle dressait un sombre portrait de l'économie américaine.

Les économistes s'attendent à ce que cette annonce des États-Unis va empêcher la Banque du Canada d'augmenter ses taux d'intérêts avant l'an prochain.

Les investisseurs ont aussi les nerfs à vif en raison de la crise de la dette européenne, ce qui augmente l'inflation en Chine et ralentit la croissance dans d'autres pays moins développés.

La porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de finances, Peggy Nash, a soutenu que Jim Flaherty n'en fait pas assez pour amortir la chute de l'économie si elle fait un autre plongeon. «Ce que nous aurions aimé voir est un peu plus de flexibilité de la part du ministre», a-t-elle déclaré.

«Nous savons que le gouvernement a un plan pour réduire les dépenses publiques et le déficit, mais ce dont nous n'avons pas besoin actuellement, c'est de rigidité ou d'une approche idéologique à nos finances.»

Mme Nash estime que le ministre Flaherty aurait pu indiquer qu'il était prêt à envisager des dépenses d'infrastructures comme méthode pour faire face aux temps incertains.

M. Flaherty a formulé ses remarques au même moment où le Conference Board du Canada a rapporté que son indice de confiance des entreprises a baissé en raison de leur pessimisme quant aux perspectives de l'économie.

L'indice a baissé en juin à 103,7, alors qu'il était à 106, 2 au plus récent trimestre, et à 109,5 au dernier trimestre de 2010. Le sondage a été réalisé durant les trois dernières semaines de juin, avant les récents troubles sur les marchés financiers.

Le Conference Board affirme que les gens d'affaires sont restés positifs de façon générale au sujet de leur position financière et de leur rentabilité, mais que leurs prédictions sur l'avenir de l'économie canadienne se sont détériorées.

Seulement 30,9 pour cent de ceux qui ont été interrogés croient que les conditions économiques vont s'améliorer lors des six prochains mois, une baisse depuis le dernier trimestre, où ils étaient plutôt 40,6 pour cent à être de cet avis.