Les autorités canadiennes ont déjoué depuis un an au moins quatre opérations visant à faire entrer clandestinement des migrants au pays, a soutenu vendredi le ministre de l'Immigration, Jason Kenney.

Selon lui, trois ou quatre opérations de trafic de migrants étaient en préparation ou en cours. Des migrants illégaux devaient entre autres être transportés par des petits bateaux de pêche vers un navire qui devait ensuite les faire entrer de manière clandestine au pays.

Mais cette opération a avorté le mois dernier par la saisie d'un navire, l'Alicia, par la marine indonésienne. Il transportait près de 90 Sri-Lankais qui se dirigeaient, semble-t-il, vers le Canada ou la Nouvelle-Zélande.

Alors qu'il se trouvait en Thaïlande vendredi, M. Kenney a vanté le projet de loi du gouvernement conservateur visant à combattre la migration clandestine. Il a expliqué qu'Ottawa avait renforcé ses opérations de renseignements après avoir intercepté au large de la côte de la Colombie-Britannique deux navires transportant près de 800 migrants tamouls - l'Ocean Lady en 2009 et le Sun Sea en août 2010.

Le Canada a déployé une force opérationnelle pour travailler de concert avec les autorités thaïlandaises ainsi qu'avec celles d'autres pays, dont l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

La coalition «a fait un excellent travail en identifiant les tactiques et les mouvements de ces trois ou quatre organisations de passeurs qui encaissent des dépôts, promettent à ces immigrants illégaux le voyage et s'occupent de la logistique pour les faire entrer au Canada», a expliqué le ministre lors d'une téléconférence.

M. Kenney a également soutenu que les rencontres cette semaine avec les autorités thaïlandaises et les membres de la force opérationnelle lui avaient permis de constater que ces «organisations continuent à être très actives» malgré les succès remportés l'année dernière.

Le ministre a aussi expliqué que son gouvernement était également au courant que plusieurs personnes qui avaient fait affaire avec ces passeurs avaient effectué des dépôts et qu'elles attendaient, dans certains cas depuis plus d'un an, l'appel pour monter à bord et faire le voyage au Canada.

«Les passeurs recrutent toujours très activement des clients et ils essaient de trouver les embarcations leur permettant de transporter un très grand nombre de personnes au Canada», a affirmé le ministre Kenney.

Le trafic d'humains est un crime au Canada, mais peu de personnes ont été traduites en justice. Ottawa estime que son projet de loi visant à empêcher les passeurs d'utiliser abusivement le système d'immigration canadien faciliterait les procédures pour condamner à des peines de prison toute personne reconnue coupable de trafic d'humains.

La loi rendrait également responsables les propriétaires et les capitaines des bateaux qui sont utilisés pour faire entrer illégalement des personnes au pays.