Omar Khadr a pris par surprise les avocats qui le représentaient depuis longtemps au Canada en les congédiant, jeudi, quelques mois seulement avant la date prévue de son rapatriement de Guantanamo.

Durant des années, Dennis Edney et Nate Whitling ont défendu la cause de Khadr, livrant avec succès de longues batailles judiciaires au Canada en son nom.

La décision de Khadr a étonné les deux avocats.

Au cours d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne, Me Edney a laissé entendre que de la pression avait peut-être été exercée sur Omar Khadr à Guantanamo.

L'avocat a ajouté qu'il présumait qu'Omar Khadr avait pris sa décision en toute connaissance de cause, et que Nate Whitling et lui lui souhaitaient le meilleur.

Dennis Edney et Nate Whitling, tous deux d'Edmonton, ont refusé d'avancer des hypothèses pour expliquer pourquoi leur ancien client avait signé une directive désignant les avocats torontois John Norris et Brydie Bethell pour le représenter.

Âgé de 24 ans et natif de Toronto, Khadr a été condamné en octobre par une commission militaire à Guantanamo après avoir plaidé coupable à des crimes de guerre commis en Afghanistan alors qu'il avait 15 ans.

Conformément à une entente conclue pour qu'il reconnaisse sa culpabilité, Khadr devrait être rapatrié au Canada cet automne pour purger le reste de la peine de huit ans qu'il a écopée.

Me Edney a été très critique à propos de la conduite, durant le procès de la commission militaire, de l'avocat de Khadr, le lieutenant-colonel Jon Jackson, qui a été nommé par le Pentagone. Il a également critiqué les psychologues de la défense, spécialistes qui n'ont finalement jamais témoigné.

Une source bien au fait de la situation a affirmé que M. Jackson semblait avoir exercé de la pression sur Khadr pour que ce dernier cesse de faire appel aux services de Me Edney.

Le lieutenant-colonel Jackson a indiqué qu'il n'était pas en mesure de faire de commentaires.