L'Inde tente de conclure avec le Canada un partenariat qui pourrait rapporter gros, soit la vente de réacteurs nucléaires sur les marchés émergents, a appris La Presse Canadienne.

Les visées ambitieuses de l'Inde, si elles se concrétisent, pourraient être un point tournant dans l'accord de coopération historique signé entre les deux pays l'an dernier en matière de nucléaire civil.

L'entente - annoncée l'an dernier à Toronto par le premier ministre Stephen Harper et son homologue indien Manmohan Singh - devrait permettre l'exportation de l'uranium canadien en Inde. Elle doit d'abord être ratifiée par le Parlement, ce qui pourrait être chose faite dès cet automne.

Mais les projets de l'Inde, dont les propres besoins énergétiques sont des plus imposants, vont bien au-delà de cet accord.

Le haut commissaire indien Shashishekhar Gavai a indiqué, lors d'une récente entrevue, que l'administration indienne estime qu'il y a une «bonne possibilité de coopération entre les deux États pour les pays tiers». Il a ajouté que cela pourrait être mis à exécution une fois les détails de l'entente ficelés.

M. Gavai a également souligné que les expertises du Canada et de l'Inde pourraient être associées pour proposer la technologie nucléaire aux États qui en ont besoin.

Un aspect technique crucial de cette entente de nucléaire civile n'a toutefois pas encore été détaillé et doit l'être avant son adoption officielle par le Canada. Il s'agit de la création d'un système de surveillance indépendant, qui empêcherait l'Inde d'utiliser l'uranium aux fins de son programme d'armes nucléaires.

M. Singh avait promis, l'an dernier, que l'Inde ne profiterait pas de ce nouvel accord pour répéter ce qui avait été fait dans les années 1970. Le pays avait utilisé un réacteur Candu, acheté au Canada, pour son programme d'armement nucléaire.

Le comportement de l'Inde avait alors refroidi les relations entre les deux pays pendant des décennies, mais M. Harper a affirmé que ce chapitre était relégué au passé.