Les responsables du recensement acceptent des questionnaires longs incomplets pour la dernière phase de la période de récolte, faisant craindre que les données recueillies seront encore moins fiables qu'appréhendées à l'origine.

La nouvelle Enquête nationale sur les ménages a remplacé l'ancien recensement long dans la controverse, à l'été dernier.

Le gouvernement Harper affirmait qu'il ne voulait pas continuer de menacer les Canadiens de peines d'emprisonnement ou d'amendes dans les cas où ils ne répondaient pas aux questions.

Un haut dirigeant de Statistique Canada a expliqué que l'agence acceptait les formulaires avec des réponses manquantes et qu'elle ne cherchera pas à les faire compléter.

L'ancien ministre de l'Industrie, Tony Clement, a néanmoins demandé aux Canadiens de compléter les formulaires, mais le gouvernement consacre moins de temps à s'assurer qu'ils leur sont retournés et remplis adéquatement.

Dans le passé, lorsque le questionnaire long était obligatoire, des agents recenseurs rappelaient ou visitaient le ménage problématique afin d'obtenir les informations manquantes.

Le directeur général du recensement, Marc Hamel, affirme qu'il est présentement trop tôt pour savoir à quel niveau le taux de réponse s'établira pour la nouvelle étude.

Des détracteurs de la décision du gouvernement conservateur ont plaidé que certains groupes dans la population ne rempliront pas un sondage facultatif, ce qui pourrait biaiser les résultats.

«Pour les questionnaires courts, nous allons faire le suivi étant donné que le recensement est obligatoire. Donc si nous n'avons pas un minimum d'informations, ou s'il y a des contradictions, c'est possible que nous appelions des gens pour clarifier des données fournies», a affirmé M. Hamel.

«Nous ne faisons pas ça avec l'Enquête nationale sur les ménages. S'ils ont omis de compléter une section ou une question, nous faisons l'hypothèse que c'est volontaire, étant donné que c'est un questionnaire facultatif.»

Don McLeish, président de la Société statistique du Canada, soutient que des réponses partielles pourraient causer des problèmes, parce qu'une partie de l'analyse doit être effectuée en recoupant des données.

«Certaines des informations utiles obtenues à l'aide du questionnaire long faisaient la relation entre plusieurs variables, comme l'âge, le revenu, le logement», a-t-il expliqué.

«Ça détermine des détails comme l'emplacement des maisons pour personnes âgées. C'est la relation entre ces variables qui est très importante. Si l'un de ces trois éléments manque, ca pose problème pour les conclusions.»

M. McLeish a ajouté que si certaines questions demeuraient sans réponse par une grande partie de la population, les résultats ne pourraient être comparés avec les questionnaires longs précédents.

Statistique Canada refuse d'envoyer un questionnaire de l'Enquête nationale sur les ménages à une famille qui ne fait pas partie de son échantillon pré-déterminé.