À l'aube d'un congrès historique où le NPD célèbre non seulement ses 50 ans, mais aussi son ascension spectaculaire au rang d'opposition officielle après le scrutin du 2 mai, la présence massive de députés du Québec se fait déjà sentir, estime le chef adjoint du parti, Thomas Mulcair.

Vendredi, en matinée, avant le lancement officiel des trois jours de congrès à Vancouver, les délégués ont discuté à huis clos des résolutions qui seront débattues en plénière, notamment la proposition de modifier le préambule de la constitution néo-démocrate pour remplacer le terme «socialiste» par «social-démocrate».

«J'étais heureux ce matin de voir que bon nombre de nos nouveaux députés du Québec voulaient renouveler la manière de se présenter, a souligné M. Mulcair, autrefois le seul représentant québécois au caucus néo-démocrate. C'est un bel exemple de la présence de la nouvelle députation.»

«Je sentais très bien que plusieurs personnes du Québec étaient d'accord pour rafraîchir une terminologie qui pouvait être un peu caduque», a ajouté celui qui a été élu en 2007 sous la bannière néo-démocrate dans Outremont.

C'est que, des 70 résolutions présentées au congrès, seules 4 proviennent du Québec. Il n'y a que 183 Québécois parmi les 1500 délégués réunis à Vancouver (soit 12%). Or, les députés du Québec sont maintenant majoritaires dans le caucus néo-démocrate, après le raz-de-marée des dernières élections.

«C'est évident que la dynamique du parti a changé, et il y a une reconnaissance du changement, a souligné Guy Caron, nouveau député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques et président du caucus québécois. Ce que j'ai pu voir dans les panels, c'est qu'il y a une grande entente entre les progressistes du Québec et ceux du Canada.»

Si le NPD entend présenter dès l'automne certains des projets de loi promis pour «donner une reconnaissance concrète au Québec», notamment sur la langue de travail ou l'ajout de sièges aux Communes, l'organisation sur le terrain prendra du temps.

«Dans les quatre prochaines années, on va asseoir l'autorité de chaque député dans sa région et, avec les bénévoles, on va bâtir une offre politique réaliste, progressiste certes, axée sur le développement durable, mais très respectueuse du Québec, ce que les autres partis pancanadiens ne peuvent pas faire», a toutefois promis Thomas Mulcair.

Institut de recherche

La croissance historique du NPD a aussi amené un de ses vétérans, Ed Broadbent, à annoncer vendredi la création d'un institut de recherche à l'image des groupes de réflexion de la droite comme le Centre Manning, fondé par l'ancien chef du Parti réformiste, Preston Manning.

Selon M. Broadbent, qui a été chef du NPD de 1975 à 1989, un parti aussi près du pouvoir se doit d'avoir un tel laboratoire afin de générer de nouvelles idées. Il a toutefois ajouté que l'Institut Broadbent, qui aura son siège à Ottawa, sera «indépendant».

En après-midi, le congrès a été officiellement lancé avec notamment un court discours du chef Jack Layton, qui a remercié les militants de longue date, sans qui les députés ne seraient pas aussi nombreux aujourd'hui.

«J'espère que la scène est assez résistante pour supporter tout ce caucus», a dit M. Layton, heureux de voir les 102 députés du NPD réunis sur la scène derrière lui.