Le gouvernement canadien ne retirera pas sa contestation déposée devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), malgré un appel de l'Union européenne à abandonner la lutte contre l'interdiction des produits du phoque, a annoncé un responsable mercredi.

Un porte-parole du ministre du Commerce international a déclaré que le Canada irait de l'avant avec sa tentative de faire annuler l'interdiction de vente de produits du phoque au sein de l'Union européenne (UE).

Adam Taylor a fait cette déclaration après que le Parlement européen eut diffusé une résolution, mercredi, demandant que la contestation soit abandonnée avant que le Parlement européen ne vote sur la ratification d'un traité de libre-échange avec le Canada.

«Il s'agit d'affaires complètement séparées et nous allons de l'avant avec notre contestation déposée devant l'OMC», a dit le porte-parole.

«Les négociations commerciales avec l'UE constituent un dossier, et notre différend à l'OMC au sujet des produits du phoque est un autre dossier complètement séparé», a ajouté M. Taylor.

Une déclaration mise en ligne mercredi sur le site Internet du Parlement décrit certaines conditions qui devront être respectées dans le cadre des négociations sur l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne. La déclaration évoque le dossier des produits du phoque, celui des sables bitumineux de l'Alberta et les droits de propriété intellectuelle.

Le message laisse entendre que les discussions pourraient achopper si ces questions ne sont pas réglées.

«Les membres ont clairement indiqué qu'ils espéraient que le Canada retire sa plainte à l'OMC avant que le Parlement européen ne vote sur la ratification de l'accord de libre-échange», explique la déclaration.

La Humane Society International, qui s'oppose depuis longtemps à la chasse au phoque au Canada, a salué le geste. Dans un communiqué, l'organisme affirme que le Parlement européen pourrait rejeter l'accord de libre-échange avec le Canada et mettre en péril jusqu'à 12 milliards $ en gains pour le PIB canadien d'ici 2014.

«Non seulement la contestation coûtera-t-elle vingt fois la valeur marchande de la chasse au phoque de cette année, mais elle menace clairement la ratification d'un traité commercial qui signifierait des entrées d'argent annuelles de 12 milliards $ pour notre économie», a affirmé la coordonnatrice de la Humane Society au Canada, Rebecca Aldworth, dans le communiqué.

Lors du discours du Trône de vendredi dernier, le premier ministre Stephen Harper avait indiqué qu'il espérait conclure les négociations commerciales avec l'UE d'ici 2012.

Ottawa a déposé une contestation officielle de l'interdiction de vente des produits canadiens du phoque dans l'Union européenne en février dernier, faisant valoir que l'UE violait certaines obligations commerciales internationales.

L'interdiction a été approuvée par les 27 États membres de l'UE en 2009 et est entrée en vigueur l'an dernier.