Faute de temps, et parce que sa priorité est l'adoption de son budget avant les vacances estivales, le gouvernement conservateur de Stephen Harper ne donnera pas suite au discours du Trône récité vendredi.

Si traditionnellement la lecture du discours est suivie d'un débat en Chambre ainsi que d'un vote de confiance, les troupes de M. Harper ne procéderont pas ainsi, cette fois-ci.

Le leader du gouvernement aux Communes, Peter Van Loan, a confirmé à La Presse Canadienne que les députés ne débattraient pas du contenu du discours du Trône d'ici la fin juin, et peut-être pas du tout. Et l'agenda politique des conservateurs, présenté vendredi dernier, pourrait ne pas être soumis à un vote non plus.

Puisque la session parlementaire ne durera que trois semaines avant la pause des vacances d'été, le gouvernement veut s'assurer de faire passer son budget. Et rien d'autre ne sera à l'ordre du jour, semble-t-il.

Au moment de présenter les priorités de ses troupes pour la rentrée parlementaire, le leader du gouvernement aux Communes, Peter Van Loan, avait déjà martelé que la priorité des conservateurs serait leur budget déposé lundi.

Quant aux politiques qu'ils ont défendues en campagne électorale et depuis, il faudra patienter jusqu'à l'automne.

Désormais majoritaires, les conservateurs sont maîtres de l'ordre du jour à la Chambre des communes.

Le discours du Trône a été présenté vendredi par le gouverneur général David Johnston.

En vertu des règles parlementaires, il n'est pas obligatoire de tenir le débat qui suit traditionnellement cet énoncé de l'agenda du gouvernement et qui se déroule sur six jours. Le discours du Trône entraîne, traditionnellement, un vote de censure. Mais là encore, le gouvernement n'est pas obligé de le tenir.

Le leader parlementaire de l'opposition officielle, le néo-démocrate Thomas Mulcair, s'est désolé de voir cette «occasion manquée (des conservateurs) de respecter les traditions parlementaires».

Le chef libéral intérimaire, Bob Rae, a accusé le gouvernement de M. Harper d'être «mal à l'aise» avec le Parlement ainsi qu'avec l'opposition.