Le premier ministre Stephen Harper perd l'un de ses plus fidèles collaborateurs, Dimitri Soudas, quelques semaines après que les conservateurs eurent remporté une majorité des sièges à la Chambre des communes.

M. Soudas, qui est aux côtés de Stephen Harper depuis septembre 2002, a profité de la première réunion du caucus conservateur depuis le scrutin du 2 mai, mercredi, à Ottawa, pour annoncer son départ du bureau du premier ministre. Il quittera ses fonctions de directeur des communications le 5 septembre.

Au lieu de défendre les politiques du gouvernement conservateur, il compte donc accompagner sa fille aînée, Georgia, pour sa première journée à l'école, le lendemain.

Celui qui a été la voix et le visage du gouvernement Harper dans plusieurs dossiers depuis quelques années déménagera les pénates de sa famille - son épouse Elizabeth et lui ont trois enfants - à Toronto, où il compte travailler dans le secteur privé.

«S'il y a une liste d'emplois en politique qui sont épuisants, celui de directeur des communications du premier ministre du Canada arrive assez haut en tête, surtout après avoir participé à une course au leadership et quatre campagnes électorales en sept ans», a affirmé M. Soudas dans un discours aux députés et ministres conservateurs.

Dans son discours, M. Soudas, âgé de 31 ans et natif de Montréal, a rendu hommage à son patron. «Un grand mentor pour moi, un leader fort, mais avant tout, une des personnes les plus gentilles et généreuses que j'aie rencontrées.»

M. Soudas est arrivé sur la colline parlementaire en 2002 après avoir travaillé sur la scène municipale à Montréal pour occuper le poste de conseiller pour les dossiers du Québec pour M. Harper, alors chef de l'Alliance canadienne.

Après la victoire des conservateurs en 2006, M. Soudas s'est occupé des dossiers du Québec au bureau du premier ministre. Il a joué un rôle prépondérant dans la décision de Stephen Harper d'adopter une motion à la Chambre des communes reconnaissant les Québécois comme une nation au sein d'un Canada uni.

Son appui tacite à l'ADQ de Mario Dumont a provoqué des frictions entre le gouvernement de Jean Charest et le bureau de Stephen Harper. Mais aucun dossier québécois n'était traité sans qu'il ne soit mis au courant. En privé, certains ministres estimaient que M. Soudas en menait trop large. Mais sa discipline de fer et sa relation étroite avec le premier ministre lui ont permis de prendre rapidement du galon à Ottawa.

M. Soudas a entretenu une relation souvent tumultueuse avec les journalistes de la colline. La tribune parlementaire lui a reproché d'avoir instauré une pratique controversée selon laquelle les journalistes doivent mettre leur nom sur une liste pour pouvoir poser des questions au premier ministre.

M. Soudas s'est retrouvé au centre de controverses au fil des ans. Durant la dernière campagne électorale, M. Soudas a été désigné comme le «vrai patron du Québec» dans une conversation téléphonique entre deux hommes d'affaires de Montréal qui négociaient pour faire nommer des alliés au Port de Montréal.

Avec La Presse Canadienne