Les députés fédéraux se choisiront un nouvel arbitre parlementaire, au retour des Communes, jeudi. Mais la personne qui sera désignée par ses collègues pour maintenir l'ordre dans la Chambre et y surveiller la teneur des débats pourrait bien ne pas être bilingue.

Au retour des travaux parlementaires, cette semaine, la première tâche à l'ordre du jour sera d'élire un nouveau président à la Chambre des communes. Le libéral Peter Milliken, qui occupait le poste depuis plus de dix ans, a tiré sa révérence à la veille des élections ce printemps.

Deux députés conservateurs anglophones, Andrew Scheer et Barry Devolin, sont en tête dans la course pour le remplacer.

Tous deux parlent français, mais ne sont pas parfaitement bilingues.

Tout comme son compatriote, Andrew Scheer, M. Devolin était vice-président des Communes dans le dernier Parlement et il affirme qu'il devait s'en remettre aux interprètes pour suivre en profondeur les débats en Chambre.

M. Devolin a néanmoins fait valoir qu'il n'avait pas utilisé la traduction simultanée «la plupart du temps» pendant qu'il présidait la Chambre. Mais lors d'un récent point de presse, après avoir défendu son niveau de français, il a été forcé de passer à l'anglais alors qu'il expliquait sa position sur un autre sujet.

Dans les rangs conservateurs, d'autres députés anglophones ont également laissé savoir qu'ils tenteraient leur chance, comme Lee Richardson, Dean Allison, Merv Tweed et Bruce Stanton.

M. Scheer et M. Devolin ont, en tant que vice-présidents des Communes, de l'expérience dans le fauteuil du président, ce qui pourrait leur donner une longueur d'avance contre leurs rivaux.

L'opposition officielle compte elle aussi une candidate: Denise Savoie.

Cette néo-démocrate a elle aussi été vice-présidente des Communes au cours des dernières années. Et cette Franco-Manitobaine d'origine est parfaitement bilingue.

Or, comme le gouvernement conservateur de Stephen Harper est majoritaire, les députés risquent de s'unir pour élire l'un des leurs.

Denise Savoie reconnaît que «les chances sont meilleures qu'un conservateur l'ait (le poste)».