Alors que Stephen Harper, maintenant majoritaire, peine à nommer des Québécois dans son Conseil des ministres faute de députés, le chef de l'opposition officielle, Jack Layton, a quant à lui l'embarras du choix.



Ainsi, des 43 députés à qui M. Layton confie des fonctions de critique du gouvernement, 18 sont québécois. Le fait que 16 d'entre eux n'aient jamais mis les pieds à la Chambre des communes ne constitue pas un problème aux yeux du chef du NPD. Selon lui, c'est plutôt un avantage qui contribuera à instaurer un climat plus civilisé et des échanges moins acrimonieux au Parlement.

«On a besoin de nouvelles voix à la Chambre des communes. C'est exactement ce que les Québécois et la population canadienne ont dit dans ces élections, a souligné M. Layton en conférence de presse. On va s'assurer que notre équipe est très bien préparée.»

«Il y a un certain mythe par rapport à la nécessité d'avoir de l'expérience à la Chambre des communes, a-t-il ajouté. Les députés d'expérience, par exemple, font des commentaires pendant que quelqu'un est en train de parler. Nous aurons un nouveau groupe de députés qui n'ont pas ces traditions, qui ne sont pas acceptables pour les Canadiens. Je pense que ça va améliorer le ton et, j'espère, l'attitude de respect qu'on doit avoir à la Chambre des communes.»

Des 75 députés que compte le Québec à Ottawa, 59 sont du Nouveau Parti démocratique, qui en compte 103 en tout.

Nombre de recrues issues de la vague orange qui a déferlé sur le Québec le 2 mai obtiennent donc des dossiers chauds dans lesquels ils devront affronter des ministres expérimentés.

C'est le cas de Nycole Turmel, élue dans Hull-Aylmer, qui devient critique de l'opposition officielle en matière de travaux publics et de services gouvernementaux. Alexandre Boulerice, nouveau député de Rosemont-La Petite-Patrie, devra s'attaquer à Tony Clement au Conseil du Trésor. Tyrone Benskin, élu dans Jeanne-LeBer, aura pour sa part comme opposant à la période des questions James Moore, ministre du Patrimoine, alors que l'ancienne diplomate Hélène Laverdière, qui a délogé Gilles Duceppe dans Laurier-Sainte-Marie, devient critique en matière de coopération internationale.

Thomas Mulcair

Sans surprise, le chef adjoint du NPD, Thomas Mulcair, autrefois critique en matière de finances, obtient une fonction importante, celle de leader parlementaire. Il devra s'opposer à Peter Van Loan, nouvellement nommé à cette fonction pour le gouvernement conservateur.

Interrogé sur le style combatif de M. Mulcair, le chef du NPD a insisté sur l'importance de nommer à cette fonction quelqu'un qui justement n'a pas peur d'affronter le gouvernement: «Je ne voudrais pas avoir un leader parlementaire qui s'esquive.»

Quelques vétérans ont conservé leurs fonctions: Jack Harris reste à la défense nationale, Paul Dewar aux affaires étrangères, Joe Comartin à la justice. L'épineux dossier des finances a été confié à Peggy Nash, réélue après avoir été battue en 2008 dans sa circonscription torontoise de Parkdale-High Park.

D'autres députés aguerris se verront confier la responsabilité des quelques comités de la Chambre des communes dont la présidence doit être assurée par l'opposition.

Nathan Cullen et Pat Martin ont déjà annoncé sur Twitter qu'ils seraient respectivement chargés du comité de l'éthique et de celui des opérations gouvernementales.