Les partis de l'opposition devraient pouvoir trouver leur compte dans le budget que le ministre des Finances Jim Flaherty présentera à la Chambre des communes mardi prochain, estime Stephen Harper.

Du même souffle, le premier ministre oppose toujours une fin de non-recevoir à la demande des libéraux de Michael Ignatieff, qui voudraient qu'il annule les baisses d'impôts consenties aux entreprises depuis le 1er janvier.

Il rejette aussi les principales exigences du NPD, qui visent notamment à faciliter l'embauche de médecins et à bonifier le régime de pensions.

Enfin, il demeure peu probable, selon des stratèges interrogés par La Presse, que le gouvernement profite du prochain budget pour verser au Québec les 2,2 milliards de dollars qu'il réclame en compensation pour avoir harmonisé la TVQ à la TPS - une des principales demandes du Bloc québécois pour appuyer le budget.

Élections probables

Résultat: le gouvernement Harper a peu de chances de survivre au vote de confiance qui portera sur le budget la semaine prochaine puisque les conservateurs ont besoin de l'appui d'au moins un parti de l'opposition pour assurer sa survie aux Communes.

«L'opposition devrait soutenir une bonne partie de ce que contient le prochain budget», a affirmé hier Stephen Harper devant les chambres de commerce de Brampton et de Mississauga.

«Par contre, nous disons clairement depuis un certain temps que le budget ne contiendra pas de mesures fiscales conduisant à la perte d'emplois. Nous n'imposerons pas la taxe sur le carbone, que l'opposition, étonnamment, vient de dépoussiérer et de ramener dans les discussions», a-t-il dit.

«Il n'y aura pas d'augmentation de la TPS; c'est hors de question. Et nous n'allons pas proposer de projet de loi qui aurait pour effet de modifier le taux d'imposition des sociétés et certainement pas pour augmenter les impôts», a-t-il ajouté.

Optimiste

Plus de deux ans après la crise économique mondiale, M. Harper a dit hier déborder d'optimisme pour l'avenir si le gouvernement continue de mettre en oeuvre des mesures «qui ont fait leurs preuves».

Ces mesures, selon le premier ministre, sont des taux d'imposition bas, le retour à l'équilibre budgétaire, le remboursement de la dette et des investissements ciblés dans l'éducation et l'innovation.

Le premier ministre a réitéré sa promesse d'éliminer le déficit sans augmenter les impôts et sans couper les vivres aux programmes sociaux des provinces. Le déficit devrait être d'environ 40 milliards en 2010-2011 et doit être éliminé d'ici à 2015.

M. Harper a fait ce discours le jour même où, selon les calculs de la Fédération des contribuables canadiens, la dette accumulée du gouvernement fédéral a atteint le record de 562 milliards de dollars établi en 1996-1997.

Entre 1997 et 2008, Ottawa a enregistré 11 années de surplus budgétaires totalisant 105 milliards de dollars, une somme qui avait été utilisée pour rembourser la dette accumulée. Ce boulet financier avait donc été ramené à 457 milliards avant de repartir à la hausse en 2008.