Dans une lettre ouverte transmise vendredi aux médias, la ministre fédérale Josée Verner a réitéré la décision du gouvernement Harper de ne pas participer au financement du nouvel amphithéâtre de Québec, malgré une entente financière avec le groupe Quebecor.

La ministre responsable de la région de Québec a répété qu'Ottawa devait faire preuve de prudence et ne pas se laisser emporter par l'émotivité du débat dans ce dossier.

«Notre gouvernement doit agir de façon responsable et prendre des décisions à partir de faits», a plaidé Josée Verner.

«Le gouvernement n'a aucun programme pour des installations destinées d'abord et avant tout au sport professionnel.»

Elle rappelle que le gouvernement a toujours exigé une participation financière importante du privé dans le projet, ce qui selon elle, n'est pas le cas, l'amphithéâtre demeurant «essentiellement un édifice financé par des fonds publics».

Mme Verner a offert l'exemple du MTS Center de Winnipeg, un projet au sein duquel elle a qualifié la participation du secteur privé de «significative». Le gouvernement fédéral s'est acquitté de seulement 9 pour cent des coûts de sa construction.

Toutefois, elle a répété qu'Ottawa était prêt à investir pour des dépenses connexes à l'amphithéâtre, dont la revitalisation urbaine.

«L'amphithéâtre fait partie d'un grand projet», a rappelé Mme Verner.

«Le gouvernement du Canada sera fier d'être un partenaire dans la réalisation de ces travaux.»

Josée Verner dit néanmoins se réjouir du lancement du projet d'amphithéâtre et de la conclusion d'un accord entre la Ville de Québec et Quebecor sur le nom et la gestion de l'immeuble.

Jeudi, le député conservateur québécois Steven Blaney avait affirmé qu'il ne craignait pas de contre-coup électoral à la suite de la décision de son gouvernement dans le dossier.

À sa sortie de la Chambre des Communes, le député de Lévis-Bellechasse a plaidé que les gens de la région de Québec - où les conservateurs comptent plus de la moitié des onze sièges qu'ils détiennent dans la province - seront contents de savoir que le fédéral défendait une position stable.

«Ce qui est cohérent justement, c'est que peu importe qu'on soit à Québec, dans n'importe quelle ville canadienne, la position de notre gouvernement est claire: on ne finance pas les projets dans lesquels il y a des équipes de sports professionnels. Et ça, c'est clair, et les gens aiment ça les choses claires», a plaidé M. Blaney.

Le député répondait ainsi aux propos du maire de Québec, Régis Labeaume, qui avait qualifié la veille la position des conservateurs de Stephen Harper de «suicidaire».

L'entente entre Quebecor et la ville de Québec a été annoncé mardi. Selon ses termes, l'entreprise de Pierre Karl Péladeau aura le contrôle de l'amphithéâtre pour une période de 25 ans grâce à une entente dont la valeur pourrait s'élever à 200 millions $. L'entreprise se réservera les profits d'une éventuelle équipe de la Ligue nationale de hockey.

En vertu de l'accord, dévoilé mardi, l'entreprise agira à titre de gestionnaire et pourra choisir le nom de l'installation, mais elle n'investira pas directement dans la construction, dont le coût est estimé à 400 millions $.