Alors que les rumeurs d'élections fédérales au printemps se font de plus en plus insistantes, un nouveau sondage sur les intentions de vote des Canadiens suggère que le Parti conservateur détient une avance de huit points sur le Parti libéral.

Les résultats du sondage, effectué par la firme Harris-Decima pour le compte de La Presse Canadienne, contrastent avec d'autres sondages récents, dont certains donnaient 16 points d'avance aux conservateurs.

Le sondage montre que les conservateurs du premier ministre Stephen Harper récoltent 36 pour cent des intentions de vote au pays, contre 28 pour cent pour le Parti libéral de Michael Ignatieff et 15 pour cent pour le Nouveau Parti démocratique de Jack Layton.

Au Québec, le Bloc Québécois conserve une avance confortable, avec 39 pour cent des intentions de vote.

En Ontario, une province cruciale pour les résultats de ces possibles élections, libéraux et conservateurs sont presque à égalité. Trente-neuf pour cent des Ontariens prévoient voter pour les conservateurs, contre 37 pour cent pour les libéraux.

Le sondage téléphonique a été mené auprès de 2020 personnes entre le 17 et le 27 février. Il comporte une marge d'erreur de plus ou moins 2,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Controverse dans l'industrie du sondage

L'écart présenté par les différents sondages publiés récemment a par ailleurs fait ressurgir le débat entourant la fiabilité des coups de sonde.

Le président de Harris-Decima, Allan Gregg, a toutefois soutenu que les chiffres du plus récent sondage de sa firme confirment simplement le schéma habituel de la lutte opposant les libéraux et les conservateurs.

Il a vertement critiqué les firmes de sondage rivales qui ont publié des interprétations contradictoires expliquant les écarts entre les différents résultats et sur les raisons ayant motivé les Canadiens à modifier leur intention de vote.

«Même si j'aimerais croire que la publicité négative, les accusations portées par Élections Canada contre des membres du Parti conservateur ou encore l'attitude de la ministre de la Coopération internationale Bev Oda aient une incidence sur les intentions de vote des Canadiens, nous croyons que dans les limites des erreurs statistiques, il n'y a eu aucun changement cette semaine», a-t-il affirmé.

M. Gregg a publiquement dénoncé les problèmes méthodologiques de certaines firmes de sondage le mois dernier, accusant des sondeurs et reporters d'amplifier les résultats à la veille de possibles élections.

L'Association de la recherche et de l'intelligence marketing (ARIM), une agence chargée de surveiller l'industrie du sondage, a répliqué cette semaine en publiant une publicité d'une page complète dans le quotidien du Parlement, le Hill Times.

La publicité, visant à «démystifier» certains propos concernant l'industrie du sondage, soutient que la recherche sur l'opinion publique des Canadiens est «valide et fiable». L'ARIM conclut son message en soutenant que les sondages sont précis à tout coup.

M. Gregg a toutefois déploré que l'ARIM laisse entendre que les firmes de sondage ne se trompent jamais.

«Leur réplique revient à dire que nous n'avons aucun problème», a-t-il soutenu.