Le débat entourant l'achat des chasseurs furtifs F-35 par le gouvernement Harper se transforme en guerre de chiffres.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a affirmé vendredi que le pays risquait de perdre un milliard de dollars si le contrat d'achat des avions de combat était annulé, en majeure partie à cause de retombées économiques perdues.

L'estimation des pertes communiquée par le ministre inclut jusqu'à 100 millions $ en redevances que le Conseil du trésor comptait recevoir grâce aux recherches canadiennes effectuées sur l'appareil. Ottawa avait investi dans la phase de développement des F-35, et devrait recevoir une part des revenus générés par les ventes à d'autres pays.

M. MacKay a souligné que le prix initial de 9 milliards $ pour l'achat de 65 appareils F-35 n'augmenterait pas, contrairement à ce que laissent entendre les partis d'opposition.

«Plusieurs chiffres ont circulé quant au coût des appareils», a dit vendredi le ministre MacKay dans une allocution devant la Conférence des associations de la défense.

«Laissez-moi le répéter. Neuf milliards de dollars. Je ne sais pas trop d'où proviennent ces autres données. Elles sont simplement inventées ou alors estimées.

«Si cette acquisition est annulée afin qu'un nouvel appel d'offres puisse être organisé, il en coûtera un milliard de dollars aux contribuables et cela créera un problème opérationnel pour la Force aérienne dans le futur», a ajouté le ministre.

Par ailleurs, le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, termine présentement une analyse détaillée de l'entente sur les F-35. Elle devrait être déposée dans les prochaines semaines.

Le dossier suscite la controverse à Ottawa, les libéraux ayant promis d'annuler le processus d'achat et de lancer un appel d'offres s'ils prenaient le pouvoir.

Un rapport intérimaire diffusé par le bureau de M. Page et portant sur la transparence de l'information financière fournie par le gouvernement conservateur faisait de l'achat des F-35 un exemple de comptabilité hermétique.

Le document soulignait des «problèmes» dans les chiffres présentés au Parlement et affirmait que tous les facteurs qui pourraient influencer les coûts finaux n'avaient pas été pris en compte.