Un nouveau vice-président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), et ancien président de l'Action démocratique du Québec (ADQ), devra se présenter en comité parlementaire afin d'expliquer le processus qui a mené à sa nomination.

Depuis que le ministère du Patrimoine a annoncé que son choix s'était arrêté sur Tom Pentefountas pour combler le poste de vice-président de la radiodiffusion du CRTC, l'opposition crie à la nomination partisane.

De son vrai nom Athanasios Pentefountas, cet ancien président de l'ADQ entre 2007 et 2008 est une connaissance de Dimitri Soudas, le directeur des communications du premier ministre Stephen Harper, et un proche du sénateur conservateur Leo Housakos.

Avocat criminaliste de formation, il ne compte pas d'expérience en télécommunications.

Ses liens avec le parti au pouvoir ont soulevé un tollé depuis l'annonce de sa nomination, le 4 février dernier, et les partis d'opposition veulent en savoir plus sur les qualifications de M. Pentefountas pour ce poste au CRTC.

Le ministre du Patrimoine, James Moore, a défendu sa nomination aux Communes, en début de semaine, en arguant qu'il ferait «du très bon travail». Il a tenu les mêmes propos, mercredi, lors de son passage devant le comité du patrimoine sur un autre sujet.

Après un vote unanime de l'opposition - tandis que les députés conservateurs se sont abstenus de se prononcer -, le comité parlementaire a convenu de convoquer le nouveau vice-président du conseil à témoigner devant lui.

Les députés veulent connaître les réflexions et la vision de M. Pentefountas sur une variété de sujets touchant au monde des médias et des télécommunications, ainsi que sur les politiques du gouvernement et leurs liens avec le CRTC.

Et puisque l'opposition croit que le gouvernement s'est ingéré dans le processus de nomination, la motion - présentée par le néo-démocrate Charlie Angus - prévoit aussi la comparution de représentants du ministère du Patrimoine, du Conseil privé et du bureau du premier ministre.

Les députés souhaitent déterminer si M. Pentefountas était bel et bien qualifié pour décrocher le poste, qui prévoit une rémunération de 190 400 $ à 224 000 $ par année.

La description de tâche réclame que les candidats possèdent un diplôme ou une expérience professionnelle dans un champ d'études connexe à celui du CRTC, de même que de l'expérience en matière de prise de décision ainsi qu'une vaste connaissance du mandat du conseil et de l'industrie de la radiodiffusion.

En réaction à l'annonce de l'annonce de la nomination de Tom Pentefountas, le président de l'organisme Les Amis de la radiodiffusion canadienne, Ian Morrison, avait plaidé que celui-ci ne s'était pas taillé de place parmi la liste de candidats finaux soumise au conseil des ministres.

Quelques jours plus tard, le quotidien La Presse rapportait à son tour que M. Pentefountas avait devancé des candidats d'expérience, parmi la liste de neuf finalistes. Le quotidien révélait de plus que des entrevues avaient été menées à l'édifice Langevin, qui abrite les bureaux du premier ministre, et qu'au moins un représentant de M. Harper était présent aux entretiens.