Le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, considère comme raisonnable le projet de loi d'initiative parlementaire qui prévoit l'obligation de montrer son visage dans les bureaux de scrutin.

Vendredi, en déposant un projet de loi que des adversaires voient comme une tentative pour diviser l'électorat, le député conservateur d'arrière-ban québécois Steven Blaney a ranimé le débat concernant les électeurs qui exercent leur droit de vote à visage couvert.

Dimanche, durant une entrevue accordée à l'émission Question Period, sur les ondes du réseau CTV, le ministre Kenney a donné son appui au projet de loi de son collègue.

Il a tout d'abord fait valoir que son gouvernement n'adhérait pas à l'idée de dire aux citoyens quels vêtements porter. M. Kenney a toutefois ajouté qu'il estimait être tout à fait raisonnable d'exiger des citoyens qu'ils prouvent leur identité lorsqu'ils traitent avec le gouvernement, et plus particulièrement lorsqu'ils exercent leur droit de vote. Et selon lui, une vérification d'identité à visage découvert est une «manière raisonnable» d'y parvenir.

L'année dernière, le gouvernement français a interdit le port en public de la burqa et des autres vêtements liés à l'islam et couvrant entièrement le visage.

À ce propos, le ministre Kenney a indiqué qu'il ne pensait pas que le Canada devait imiter la France.

En déposant son projet de loi, M. Blaney, député de la circonscription de Lévis-Bellechasse, ne disposait pas de données indiquant que le vote à visage couvert était considéré comme un problème par Élections Canada. Selon l'organisme, aucun électeur n'a refusé d'obtempérer à une demande d'identification durant les élections de 2008.

Jason Kenney est le premier ministre fédéral à appuyer publiquement le projet de loi présenté par le député Blaney. Ce dernier s'est refusé à dire que son projet de loi visait les femmes musulmanes, mais a avancé qu'il était déjà arrivé que des électeurs se soient présentés en portant un masque de ski ou un masque d'Halloween.