Deux semaines après la libération conditionnelle de Vincent Lacroix, le gouvernement Harper et le Bloc québécois sont tombés d'accord pour adopter rapidement de nouvelles mesures pour éviter qu'un fraudeur de sa trempe puisse à nouveau être libéré après avoir purgé seulement un sixième de sa peine.

Après quelques jours de pourparlers, le Bloc québécois et le gouvernement Harper ont convenu d'extirper la portion du projet de loi C-39 qui traite des libérations conditionnelles et de l'adopter dans les plus brefs délais.

Les autres clauses plus controversées, auxquelles le Bloc québécois s'oppose, continueront d'être étudiées en comité parlementaire, selon des informations obtenues hier. Le projet de loi C-39, qui porte le titre de «Loi supprimant la libération anticipée des délinquants et accroissant leur responsabilité», avait été déposé à la Chambre des communes le 15 juin 2010.

«Nous sommes heureux que le Bloc ait finalement décidé d'appuyer notre projet de loi pour mettre fin à la mise en liberté sous condition accélérée. (...) Les criminels à cravate causent des torts irréparables à leurs victimes et ces bandits méritent d'être derrière les barreaux», a affirmé hier une source gouvernementale.

Inquiet de voir Vincent Lacroix sortir de prison et jouir d'une libération conditionnelle après avoir purgé un sixième de sa peine, le Bloc québécois avait tenté à deux reprises, en septembre 2009 et en mars 2010, d'abolir ce système. Mais à chaque fois, les conservateurs avaient refusé de donner leur consentement aux Communes.

Le gouvernement Harper voulait plutôt une réforme plus large qui ajouterait d'autres considérations relatives à la libération conditionnelle, mais les partis de l'opposition souhaitent l'étudier plus longuement.

Craignant qu'un autre fraudeur, Earl Jones, puisse lui aussi sortir rapidement de prison, Gilles Duceppe était intervenu directement auprès de Stephen Harper lundi dernier afin de trouver terrain d'entente.

Condamné l'an dernier à onze ans de prison pour avoir détourné 50 millions de dollars, Earl Jones devrait être admissible à la libération conditionnelle en décembre prochain, à moins que les règles ne soient modifiées.