Michael Ignatieff est prêt pour des élections. Lors d'un discours prononcé au caucus de son parti, mardi à Ottawa, le chef libéral s'est dit disposé à en découdre avec les conservateurs de Stephen Harper.

«Sommes-nous prêts pour des élections? a-t-il demandé. Ce n'est pas une question d'organisation ou de plateforme ou d'avions ou de détails...»

«Il y a une question plus profonde: sommes-nous prêts à servir les gens qui nous ont envoyé ici? Sommes-nous prêts à nous battre pour le Canada que nous aimons? Sommes-nous prêts à nous battre pour les familles canadiennes?»

«Quelle est la réponse? Oui!» s'est-t-il exclamé.

Les partis de l'opposition bombent le torse à Ottawa, à l'approche du dépôt du budget qui pourrait provoquer la chute du gouvernement Harper. Hier, c'était au tour du NPD, qui a fait visiter ses locaux électoraux aux journalistes.  

Autre démonstration de force: le Parti libéral a invité cette semaine tous ses candidats dans la capitale, à l'occasion de la réunion de son caucus de députés et de sénateurs, en signe de préparation électorale.

M. Ignatieff a profité de son discours pour ridiculiser les publicités lancées récemment par le Parti conservateur, s'en prenant directement au premier ministre Harper.

«Dans l'une d'elles, on voit un gars solitaire, tout seul, qui travaille tard le soir... Genre de gars seul à la maison, qui n'a pas d'ami et qui ne sort pas beaucoup...»

«J'ai un peu eu pitié de lui!»

Le chef libéral a opposé cette image à celle qu'il a présenté de son propre parti: une équipe de candidats d'envergure, dont un gagnant de la Coupe Stanley, Ken Dryden, deux anciens premiers ministres provinciaux, Ujjal Dosanjh et Bob Rae, ainsi que plusieurs anciens ministres fédéraux, qui travaillent tous ensemble.

Le bureau du premier ministre n'a pas tardé à réagir à cette sortie: «Pendant que Michael Ignatieff continue à faire des pressions pour des élections inutiles et opportunistes, notre gouvernement conservateur continue à se concentrer sur la priorité numéro un des Canadiens, des Québécois, c'est-à-dire la création d'emplois et la croissance économique», a affirmé une source qui a requis l'anonymat.