Le chef du Nouveau Parti démocratique n'a pas mis fin aux rumeurs d'élection, à Ottawa, mais il a néanmoins calmé le jeu, en refusant de cerner une condition à son appui au budget des conservateurs et en se montrant ainsi ouvert aux discussions.

Si les leaders libéral et bloquiste ont fait part de leurs exigences au premier ministre Stephen Harper, en vue du dépôt du budget prévu fin février ou début mars, Jack Layton, lui, s'en tient à la liste de priorités établies par son parti.

Mais il refuse d'identifier l'une d'entre elles comme étant une condition non négociable à son appui aux conservateurs de M. Harper.

Questionné à savoir si le NPD avait une demande absolue, M. Layton n'a pas hésité à répondre par la négative, insistant sur la série d'idées qu'a proposées son parti. C'est donc à M. Harper de faire preuve d'ouverture, a plaidé M. Layton.

Or, selon lui, jusqu'à présent le premier ministre n'a pas donné l'impression qu'il voulait travailler avec ses opposants. M. Layton a indiqué qu'on était encore loin de tenir des discussions, illustrant qu'il n'y avait même pas encore de table de négociations sur laquelle débuter les travaux.

Le leader du NPD s'est néanmoins dit confiant qu'il ne soit pas trop tard pour éviter la tenue d'un scrutin au printemps.«On a toujours l'espoir que M. Harper (...) va écouter que les gens ont des besoins. Et c'est à nous de travailler ensemble pour régler leur sort, essayer de les aider», a insisté M. Layton, tentant tant bien que mal de nier que le sort du gouvernement conservateur soit désormais entre ses mains.

Pour survivre à un vote de confiance comme celui entraîné par le dépôt du budget, le premier ministre Harper a besoin de l'appui d'au moins l'un des partis d'opposition.

Le chef libéral Michael Ignatieff a déjà indiqué qu'il s'opposait aux baisses d'impôt promises par les conservateurs aux grandes entreprises, une mesure que refuse de mettre de côté le premier ministre.

Et en début de semaine, le chef bloquiste Gilles Duceppe avait prévenu qu'il s'opposerait au budget si le document ne prévoyait pas une compensation de quelque 2 milliards $ pour le Québec pour l'harmonisation de la TPS et de la TVQ. Une issue qui semble peu probable dans un dossier qui oppose le fédéral et la province depuis près de 20 ans.

À quelques semaines de la présentation du budget, Jack Layton semble ainsi être le dernier chef de l'opposition prêt à tenter de s'entendre avec M. Harper.

Aucun des leaders d'opposition n'a certifié qu'il voterait contre le budget du gouvernement Harper, mais seul M. Layton n'a pas mis sur table des exigences.