Les libéraux fédéraux ne craignent pas de perdre leur château fort de la circonscription montréalaise de Lac-Saint-Louis, malgré l'annonce de la candidature de la plus récente vedette du Parti conservateur, Larry Smith.

Nouvellement nommé au Sénat, Larry Smith a annoncé mardi son intention de briguer l'investiture conservatrice dans cette circonscription de l'ouest de Montréal. L'ancien joueur et président des Alouettes de Montréal quittera officiellement le club de football le 31 décembre.

Les conservateurs fondent de grands espoirs sur leur recrue pour percer dans cette circonscription à majorité anglophone, qui, à cet égard, ressemble à certaines de la grande région de Toronto. Les conservateurs du premier ministre Stephen Harper y ont d'ailleurs délogé les libéraux de leur forteresse de Vaughan, en banlieue torontoise, aux élections partielles du mois dernier.

Le député libéral de la circonscription de Lac-Saint-Louis, Francis Scarpaleggia, a toutefois déclaré qu'il était prêt à affronter M. Smith. Il a remporté haut la main les élections de 2004, 2006 et 2008. M. Scarpaleggia a spécifié qu'il ne prévoyait pas adopter une stratégie différente pour affronter Larry Smith dans un futur scrutin.

Le député libéral n'a toutefois pas perdu de temps pour discréditer son rival, arguant que contrairement à M. Smith, il vit dans la circonscription. Pour sa part, Larry Smith habite à Hudson, en Montérégie.

Le nouveau sénateur aura de la difficulté à susciter l'adhésion de la population à un gouvernement conservateur, a indiqué M. Scarpaleggia. Selon lui, les valeurs libérales sont profondément ancrées dans la circonscription de Lac-Saint-Louis.

Il a par ailleurs dénoncé le fait que, selon lui, Stephen Harper utilise le Sénat pour servir ses ambitions. Les électeurs trouveront étrange que la nomination de Larry Smith ait été annoncée lundi et que dès le lendemain, il ait fait part de ses intentions politiques, soutient-il.

Les partisans de Larry Smith ont plaidé que Lac-Saint-Louis arborait les couleurs du Parti progressiste-conservateur sous le gouvernement de l'ancien premier ministre Brian Mulroney. Le député Scarpaleggia a néanmoins rétorqué que la carte électorale n'était plus la même qu'à l'époque. La région de Lachine, d'où provenaient les votes conservateurs, selon les dirigeants libéraux, en a été retranchée.

Le député libéral a également qualifié la nomination de M. Smith au Sénat d'inutile, puisque celui-ci a promis de démissionner au moment du déclenchement d'élections générales.