Au lendemain de la divulgation d'un rapport de vérification qui devait être gardé secret, le président de Droits et Démocratie, Gérard Latulippe, a décidé de briser le silence, lui qui fuyait les médias depuis des semaines.



M. Latulippe a diffusé un communiqué de presse, vendredi, déplorant que le rapport de vérification commandé à la firme Deloitte et Touche ait été divulgué dans son intégralité.

Mais maintenant que les informations sont sur la place publique, le président de l'organisation veut mettre les choses au clair.

Dans sa déclaration écrite, M. Latulippe fait notamment valoir que lui-même et le président du conseil d'administration de Droits et Démocratie, Aurel Braun, étaient bel et bien disponibles pour témoigner devant un comité parlementaire mercredi, comme il avait été prévu.

Pourtant, le whip du gouvernement conservateur avait plaidé, aux Communes, que la réunion avait dû être annulée parce que les deux hommes ne pouvaient pas être présents.

Quelques heures avant le début prévu de la rencontre, le rapport de Deloitte et Touche a été rendu public par le quotidien The Globe and Mail, qui en a obtenu copie.

Si les conservateurs et des membres de la direction de Droits et Démocratie avaient dénoncé des malversations financières, sous l'ancienne présidence de Rémy Beauregard, le document révèle qu'il n'en était rien.

Le rapport recommande toutefois que le conseil d'administration devrait discuter des «orientations stratégiques» de l'organisme avec la direction.

Droits et Démocratie a été pris dans une tempête, il y a un an, après que des membres du conseil nommés par les conservateurs se soient opposés à l'aide consentie à des groupes de défense des droits de la personne s'étant montrés critiques à l'égard d'Israël.

Le document conclut en outre que les conflits au sein de l'organisme semblent avoir débuté entre 2005 et 2010, «particulièrement avec l'arrivée de nouveaux membres».

Gérard Latulippe a refusé de parler aux médias depuis le début de cette affaire. Mercredi, son bureau avait envoyé une brève déclaration dans laquelle il prévenait que le président de Droits et Démocratie ne commenterait pas son passage en comité parlementaire.

Vendredi, le président de l'organisme avait changé d'idée.

M. Latulippe conclut sa déclaration en indiquant que le rapport, qui cherchait «à analyser certaines pratiques en matière de gouvernance», «a tout de même mis en lumière des problèmes sérieux» à ce niveau.