Élections Canada a ouvert un second front dans sa bataille face au Parti conservateur du Canada (PCC) en ce qui concerne ce que l'agence fédérale estime être des tentatives délibérées afin de cacher des dépenses de campagne faites pendant la campagne électorale de 2006.

La Presse Canadienne a appris que le directeur général des élections du Canada, Marc Mayrand, a reproché au parti au pouvoir de ne pas avoir déclaré correctement les frais de gestion de deux bureaux de campagne régionaux au Québec.

La facture de 107 000 $ a été partagée et réclamée à titre de dépenses partagées par 15 candidats à Montréal et Québec.

Toutefois, M. Mayrand affirme que plusieurs candidats n'ont jamais utilisé les locaux régionaux, qui étaient occupés par des travailleurs du parti impliqués dans ce qui semble avoir été des activités de campagne nationales.

Selon lui, les dépenses associées à ces bureaux auraient donc dû être déclarées comme étant des dépenses nationales.

Le parti du premier ministre Stephen Harper maintient que ces bureaux ont été déclarés correctement. Il projette d'ailleurs de contester en cour la position défendue par le directeur général des élections.

«Nous sommes en désaccord avec la prise de position de M. Mayrand voulant qu'il ne s'agisse pas de dépenses de candidats», a affirmé en entrevue Fred DeLorey, porte-parole du PCC.

«Elles le sont et nous devrons prendre les mesures nécessaires pour nous assurer que ces dépenses soient reconnues comme étant des dépenses de candidats», a-t-il ajouté.

Le PCC et Élections Canada s'opposent déjà en cour au sujet de dépenses publicitaires encourues lors de la campagne électorale de 2006.

Élections Canada avance que des dépenses publicitaires nationales totalisant 1,3 million $ ont été déclarées de façon incorrecte à titre de dépenses partagées par 67 candidats conservateurs. L'agence estime que cela a permis au Parti conservateur de dépasser la limite permise en ce qui a trait aux dépenses électorales, et aux candidats de la formation de réclamer des remboursements de dépenses n'ayant en fait jamais eu lieu.

Élections Canada s'est incliné en cour à la suite d'une poursuite intentée par deux des candidats impliqués dans cette affaire. Toutefois, tant l'agence que le parti ont décidé de faire appel du jugement, quoique pour des raisons différentes.

Entre-temps, William Corbett, commissaire aux élections fédérales, mène encore une enquête distincte sur les transactions. Il a de plus a porté la question à l'attention du directeur des poursuites pénales, Brian Saunders, qui se penche sur la possibilité de porter des accusations.