Des députés fédéraux, membres de l'opposition, ont pris à parti un ancien chef du Service canadien de renseignements de sécurité (SRCS) pour s'être plaint que des demandes de la Cour liaient les mains au service d'espionnage.

Les députés ont critiqué des commentaires émis en juillet 2008, lors d'une rencontre confidentielle, par Jim Judd, qui était alors à la tête du SCRS.

«C'est inapproprié», a clamé le porte-parole néo-démocrate en matière de Défense, Don Davies, qui a qualifié les remarques de M. Judd de dégradantes et offensantes.

Laisser de côté les droits et la liberté au nom de la guerre contre le terrorisme est dangereux, a dit le libéral Mark Holland.

«Lorsque cela se produit, vous risquez d'endommager sérieusement ce qui est sensé représenter la démocratie», a-t-il dit.

«Il s'agit du droit de ne pas être accusé ou détenu injustement, ou de voir votre nom sali sans que vous ayez l'opportunité de vous défendre.»

Selon un câble diplomatique préparé par l'ambassade américaine à Ottawa, M. Judd aurait déclaré à un représentant du département américain d'État que les Canadiens et leurs tribunaux avaient «une vision enchanteresse» de la sécurité mondiale.

L'homme a ajouté que les juges avaient lié les mains au SCRS, rendant encore plus difficile le fait de détecter et d'empêcher des attaques terroristes au Canada et ailleurs.

Le câble a été obtenu par le site WikiLeaks et publié lundi par le New York Times. WikiLeaks a annoncé qu'il y aurait jusqu'à 2648 documents mentionnant le Canada parmi les 250 000 devant être publiés au cours des prochains jours.

Le député Davies a déclaré que quelque chose ne fonctionnait pas si les agences de sécurité du pays ne respectaient pas la loi.

«La loi est suprême dans ce pays, a-t-il dit. Nous parlons d'un État de droit, pas d'un État policier, ou d'un État d'espions.»

Dans le câble en question, M. Judd a critiqué de récents jugements canadiens qui menaçaient de diminuer la capacité d'échange d'informations entre le Canada et d'autres gouvernements.

«Ces jugements laissent entendre que les autorités canadiennes ne peuvent utiliser d'informations qui »auraient pu« être obtenues sous la torture, et que tout fonctionnaire canadien transmettant de telles informations serait passible de poursuites criminelles», indique le message.

Mark Holland a soutenu que ce type de preuves était extrêmement peu fiable et «avait fait en sorte que des Canadiens innocents ont fait face à des conséquences extrêmes».

Le bureau du ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, l'homme responsable du SCRS, n'a pas voulu commenter les remarques de M. Judd.