Le ministre Christian Paradis s'est défendu mardi d'avoir quoi que ce soit à se reprocher dans l'attribution et la gestion du contrat de rénovation du parlement fédéral.



Ce contrat, qui a été accordé à l'entreprise montréalaise LM Sauvé en mai 2008 et qui lui a été retiré en avril de l'année suivante, fait présentement l'objet d'une enquête de la GRC. Des allégations de lobbying illégal mené par un militant conservateur de longue date, Gilles Varin, pour le compte de LM Sauvé, pourraient être parmi les éléments qui font l'objet d'une enquête.

Lors de son témoignage en comité parlementaire, mardi, le ministre Paradis, qui a été titulaire du portefeuille des Travaux publics de juin 2008 à janvier 2010, a affirmé qu'il ne s'était jamais ingéré dans le processus contractuel.

«La seule chronologie des faits parle d'elle-même», a-t-il dit.

M. Paradis a ajouté que lors d'un cocktail de financement à Montréal, on l'avait approché pour discuter d'un contrat gouvernemental, mais qu'il avait évité la conversation. «M. Broccolini, lorsqu'il a voulu soulever un grief par rapport au processus de soumission, je l'ai référé au fonctionnaire. Je ne suis pas habilité à parler de cela», a-t-il affirmé.

Le Bloc québécois lui a fait remarquer qu'il était tout de même étrange que la majorité des personnes présentes lors de cette activité étaient des entrepreneurs en construction.

«Est-ce qu'on va commencer à faire une liste noire, sachant qu'il y a 40 000 contrats par année qui sont octroyés à Travaux publics? Il faut quant même faire preuve de pragmatisme!» a répondu le ministre.

Selon lui, l'important était de respecter les règles et de «préserver l'institution».

Questions de financement

Il a par ailleurs démontré une certaine impatience lorsque le député du Bloc québécois, Luc Lemay, l'a pressé de questions sur le financement de sa propre circonscription. M. Lemay lui a fait remarquer qu'après avoir été nommé ministre des Travaux publics, le nombre de dons supérieurs à 1000$ avait bondi et que bon nombre d'entre eux provenait du milieu de la construction.

«Où est-ce que vos voulez en venir?» a chargé Christian Paradis, qui est aujourd'hui à la tête du ministère des Ressources naturelles.

«Les dons que j'ai, je m'attends toujours à ce qu'ils soient faits par des supporters conservateurs», a-t-il ajouté.

Enfin, le ministre a fait remarquer que le propriétaire de LM Sauvé, Paul Sauvé, s'était contredit lorsqu'il a affirmé en témoignage la semaine dernière qu'il avait donné des dizaines de milliers de dollars à un lobbyiste, tout en présumant qu'une partie de l'argent serait redistribué sous forme de pots-de-vin au sein de l'appareil gouvernemental fédéral.

«Il a menti quelque part, a-t-il noté. Parce qu'il a maintenant deux différentes versions: il a dit publiquement en 2008 qu'il avait obtenu le contrat libre d'ingérence politique. Maintenant, il revient cette année sous serment en disant qu'il y a eu ingérence.»