Moscou a protesté vendredi contre une nouvelle mesure obligeant les citoyens russes à révéler les moindres détails de leur passé militaire pour obtenir un visa canadien de courte durée et a menacé de prendre des mesures de rétorsion.

A partir de lundi, les citoyens russes doivent indiquer s'ils ont fait partie «d'une milice, d'une armée, d'un corps de police ou d'une unité de défense».

Plus étonnant, les autorités canadiennes veulent connaître tous les détails militaires des demandeurs de visa même s'ils n'ont fait qu'accomplir leur service obligatoire. Si le demandeur n'a pas effectué ce service, il doit expliquer pourquoi.

Les Russes doivent ainsi dire où ils ont servi (nom de l'unité, numéro de téléphone), leur grade, un descriptif détaillé de leurs tâches ainsi que le nom et le grade de leur commandant, selon le nouveau formulaire de visa, disponible sur le site de l'ambassade du Canada en Russie.

Le même formulaire s'impose aux citoyens d'Arménie, du Bélarus, du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan et d'Ouzbékistan, selon le site de l'ambassade canadienne à Moscou.

Ce document «complique sérieusement l'obtention de visas canadiens pour les citoyens russes», a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, dans des propos retransmis à la télévision russe.

Ces mesures sont «en contradiction avec la dynamique positive des relations bilatérales russo-canadiennes», a-t-il renchérit, précisant que la Russie comptait évoquer ce thème en novembre lors d'une prochaine rencontre bilatérale avec la Canada sur les questions consulaires.

Si la situation n'évolue pas, la Russie n'exclut pas «de prendre en réponse des mesures envers les citoyens canadiens désirant voyager en Russie», a-t-il ajouté.

Le nouveau formulaire est entré en vigueur le 14 octobre mais l'ancien est encore utilisable pour les demandeurs de visa jusqu'au lundi 1er novembre.

Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, l'ambassade canadienne explique ce geste afin par son souhait de «réduire les délais d'obtention des visas».