Le député conservateur Maxime Bernier n'appuiera pas la motion du Bloc québécois réclamant l'abolition du pouvoir fédéral de dépenser, bien qu'il ait lui-même évoqué cette idée dans un récent discours à Toronto.

S'il se réjouit du fait que le Bloc ait forcé un débat à ce sujet hier à la Chambre des communes, M. Bernier affirme qu'il n'est pas dupe: l'objectif premier des troupes de Gilles Duceppe est de réaliser l'indépendance du Québec et non d'améliorer le fédéralisme canadien.

Dans son discours à Toronto, M. Bernier avait soutenu que l'abolition du pouvoir fédéral de dépenser et le transfert de points d'impôt aux provinces en échange du retrait d'Ottawa des programmes qui relèvent de la compétence des provinces mettrait fin aux chicanes constitutionnelles.

«Il ne faut pas être dupe parce que le Bloc québécois est hypocrite. (...) Le Bloc québécois veut faire de la petite politique. Je ne tomberai pas dans ce panneau-là», a dit M. Bernier.

«Le jour où le Bloc québécois laissera tomber son option indépendantiste, le jour où le Bloc québécois aura compris que la majorité des Québécois ne veulent pas de l'indépendance au Québec, (...) le jour où le Bloc québécois changera d'option et partagera une option fédéraliste, un fédéralisme renouvelé et respectueux de la Constitution, alors là, j'appuierai une motion du Bloc québécois», a-t-il ajouté.

Le leader parlementaire du Bloc québécois, Pierre Paquette, s'est dit surpris de la décision de M. Bernier étant donné que la motion reprend l'essentiel de son discours.

«S'il ne vote pas, je pense que c'est plutôt lui qui est hypocrite. (...) Cela prouve qu'il a fait un discours creux, sans principes, et je pense que M. Bernier vient encore une fois malheureusement de faire la démonstration qu'il est là davantage pour le spectacle que pour le fond des choses», a dit M. Paquette.

La motion du Bloc québécois a été débattue aux Communes toute la journée hier. Elle sera mise aux voix lundi ou mardi. Libéraux, conservateurs et néo-démocrates entendent voter contre.