Le député conservateur Maxime Bernier propose d'abolir le pouvoir fédéral de dépenser. Le Bloc québécois appuie cette idée et veut maintenant que tous les députés de la Chambre des communes, y compris les membres du gouvernement Harper, se prononcent sur cette question.

Le Bloc québécois profitera aujourd'hui de la journée de l'opposition qui lui est accordée afin de déposer une motion qui reprend l'essentiel du discours qu'a prononcé la semaine dernière M. Bernier à Toronto devant des membres du Club Albany.

Dans ce discours, M. Bernier a soutenu que l'abolition du pouvoir fédéral de dépenser et le transfert de points d'impôt aux provinces en échange du retrait d'Ottawa dans le financement des programmes sociaux qui relèvent de la compétence des provinces mettrait aux chicanes constitutionnelles.

Motion débattue

La motion du Bloc québécois sera débattue toute la journée aujourd'hui et sera mise aux voix au début de la semaine prochaine. Cette motion risque de mettre les conservateurs de Stephen Harper dans l'embarras, eux qui n'ont toujours pas déposé le projet de loi visant à encadrer le pouvoir fédéral de dépenser, comme ils avaient promis de le faire durant la campagne électorale de 2006. La motion risque aussi de forcer les libéraux de Michael Ignatieff, souvent accusés par leurs adversaires d'être centralisateurs, de renouveler leur foi en faveur du pouvoir fédéral de dépenser.

«Nous voulons savoir nous si le gouvernement conservateur est d'accord avec (la proposition de Maxime Bernier) et qu'il le dise. Ce serait un gain pour le Québec. C'est une demande historique du Québec depuis Lesage, même depuis Duplessis», a affirmé hier le chef bloquiste Gilles Duceppe.

Sentant le piège politique, le chef du NPD, Jack Layton, a dit trouver étranger de voir le Bloc québécois et le député conservateur Maxime Bernier épouser les mêmes batailles.

«Je suis un peu surpris de voir le Bloc ranger avec M. Bernier, un homme de l'extrême droite», a-t-il dit.

M. Layton a affirmé que son parti veut garder intact le pouvoir fédéral de dépenser, mais il propose un fédéralisme asymétrique qui permettrait à une province de se retirer d'un programme national dans les champs de compétences des provinces tout en recevant une compensation financière.