Le Bloc québécois s'est trouvé un allié au sein du Parti conservateur, à l'occasion de sa journée d'opposition de jeudi. Pour réclamer la fin du pouvoir fédéral de dépenser, les bloquistes se serviront des munitions fournies par le député Maxime Bernier, qui avait plaidé la même position dans un discours, il y a deux semaines.

Et les bloquistes incluent même le Beauceron dans leur motion, qui réclame que le gouvernement, «tel que propose le Bloc québécois depuis longtemps et maintenant le député de Beauce», mette fin au pouvoir fédéral de dépenser dans les champs de compétence des provinces.

Mi-octobre, Maxime Bernier avait plaidé, devant le Albany Club de Toronto, le retrait complet du fédéral dans le financement des programmes sociaux, comme en matière de santé ou d'éducation. Ottawa pourrait transférer ses points d'impôts aux provinces, qui assumeraient leurs responsabilités «sans contrôle fédéral», avait-il expliqué.

Il est donc temps, selon le chef bloquiste Gilles Duceppe, que le gouvernement conservateur de Stephen Harper indique s'il est d'accord ou non avec son député.

Une porte-parole de M. Harper a cependant rétorqué que l'opinion personnelle de M. Bernier ne changeait rien à la position officielle d'Ottawa sur la question. Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique (NPD) n'ont pas non plus l'intention d'appuyer la motion des bloquistes, qui doit être votée en début de semaine prochaine. La motion semble donc vouée à l'échec.

Si M. Bernier n'était pas disponible pour commenter, mercredi, il semble qu'il esquivera aussi les questions des bloquistes, au moment de débattre de leur motion en Chambre jeudi. Car le député ne sera présent aux Communes que pour la période des questions, a-t-on indiqué à son bureau.

Le Bloc québécois compte néanmoins réclamer des réponses aux conservateurs, puisque le premier ministre Harper s'était engagé à modifier la loi afin de limiter le pouvoir fédéral de dépenser au moment de la campagne électorale de 2006, a rappelé Gilles Duceppe.