Le Canada ne se laissera pas distraire par le résultat d'un concours de popularité voté en secret par les pays membres des Nations unies, a soutenu jeudi le premier ministre Stephen Harper.

De passage en Gaspésie, où il espère faire des gains lors des prochaines élections, le chef conservateur a minimisé l'ampleur de la rebuffade subie par le Canada mardi à New York dans sa tentative d'obtenir un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies.

«Nos positions sur la scène internationale ne sont pas basées sur la popularité mais sur des principes. Ces principes sont la défense des droits de la personne, la primauté du droit, la justice, le développement et l'aide humanitaire pour les plus démunis», a relaté M. Harper, à Sainte-Anne-des-Monts, où il a annoncé un prêt d'un million $ pour une usine de panneaux solaires.

Contrairement à son ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, M. Harper n'a pas cherché à pointer du doigt un bouc-émissaire pour expliquer le revers sans précédent du Canada devant les Nations unies.

En début de semaine, M. Cannon avait blâmé le chef libéral Michael Ignatieff pour avoir, selon lui, semé la division et empêché par le fait même le Canada de projeter une «voix unie» auprès des délégués du concert des nations.

Le premier ministre refuse de voir dans cet échec la marginalisation du Canada sur la scène internationale. Il a plutôt laissé entendre que la défaite était le résultat d'obscures tractations de coulisses.

«Notre engagement (international) ne va pas changer à cause du résultat d'un vote secret», a insisté M. Harper.

Le Canada cherchait à obtenir l'un des deux sièges temporaires disponibles au Conseil de sécurité, l'instance décisionnelle la plus puissante des Nations unies.

Deux autres pays étaient en lice pour ces sièges convoités, soit l'Allemagne, moteur économique de l'Europe, et le Portugal. Dès le premier tour, le Canada a dû se contenter du troisième rang.

Alors que l'échec devenait de plus en plus probable, le Canada a préféré éviter l'humiliation en se retirant au troisième tour, laissant la place au Portugal.

Le petit pays de la péninsule ibérique a finalement obtenu l'aval des nations pour siéger aux côtés de l'Allemagne au Conseil de sécurité.

Pour la première fois dans l'histoire des Nations unies, le Canada échouait dans sa tentative d'obtenir un siège. Traditionnellement, le Canada a siégé au Conseil de sécurité à toutes les décennies depuis 60 ans.

Son dernier mandat remontait aux années 1999 et 2000.

À Ottawa, les partis d'opposition ont attribué la rebuffade au gouvernement conservateur, qu'ils accusent d'avoir miné la crédibilité du Canada dans le monde avec ses politiques internationales impopulaires.