Le gouvernement Harper a présenté mardi un plan pour protéger les femmes dans les zones de guerre à travers le monde, une annonce qui survient une semaine avant l'élection cruciale qui décidera si le Canada obtiendra ou non un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.

Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a annoncé que le plan d'action élaboré par le Canada venait appuyer une résolution du Conseil axée sur l'amélioration des conditions de vie des femmes et de leurs filles dans les zones de guerre.

Adoptée il y a une décennie, la résolution 1325 constituait le premier document du Conseil de sécurité s'intéressant aux droits des femmes, insistant sur le rôle qu'elles pouvaient jouer dans les efforts de reconstruction.

En déposant ce projet, le Canada se joint à un groupe de 20 pays qui ont aussi présenté des plans en ce sens.

Des responsables gouvernementaux ont minimisé le synchronisme de l'annonce, qui survient exactement une semaine avant que les 192 États membres des Nations unies choisissent entre le Canada, l'Allemagne et le Portugal pour l'obtention de deux sièges termporaires au puissant Conseil de sécurité.

Selon un représentant du gouvernement, tout ce que fait le pays sur le plan des relations internationales sert à promouvoir des valeurs communes des Canadiens et représente un engagement clair visant à mettre de l'avant les priorités du Canada en matière d'affaires étrangères.

Une haute dirigeante du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) a bien accueilli la décision canadienne, tout en indiquant qu'elle aurait peu d'impact sur le vote de la semaine prochaine pour les sièges au conseil.

«La position du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité est déjà très claire. Qu'il y ait un plan ou pas, cela ne fera aucune différence lors des discussions qui auront lieu la semaine prochaine», a affirmé Anne-Marie Goetz, conseillère principale en marière de gouvernance, de paix et de sécurité pour l'UNIFEM lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne.

«Le fait que le pays n'avait pas de plan d'action national jusqu'à maintenant avait en effet inquiété certaines militantes pour la paix, qui considèrent le Canada comme l'un des meneurs en la matière. Il est donc significatif que le Canada ait produit ce plan. À travers le monde, les femmes qui militent pour la paix en seront fort heureuses», a-t-elle ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon a annoncé que le plan englobera de l'éducation sur les questions relatives aux femmes en Afrique.

«Notre plan d'action aidera le Canada a développer des politiques concernant la question du déploiement du personnel canadien.»

«Il guidera les interventions du Canada à l'étranger, qui viseront à encourager la participation des femmes et des filles, à faire la promotion de leurs droits et à leur permettre d'avoir un accès équitable à l'aide humanitaire et à l'aide au développement», a affirmé le ministre Cannon.

Mme Goetz a fait valoir que si le Canada remportait l'un des deux sièges temporaires au Conseil de sécurité la semaine prochaine, on s'attendrait à ce qu'il se porte à la défense des droits des femmes «à toutes les occasions qui seront possibles» et à joindre la parole au geste en injectant de nouveaux fonds.